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Conseils á L’Econome
n’étaient pas le prix d’un sacrifice et n’avaient, par conséquent,
aucune valeur comparable à celle de la pite de la veuve.
Le mobile est plus important que la somme
Ce sont nos motifs qui donnent à nos actes leur véritable valeur,
les marquant au coin de l’ignominie, ou leur conférant la plus haute
dignité morale. Les grandes choses que tous les yeux voient et
que toutes les langues célèbrent ne sont pas les plus précieuses
aux regards de Dieu. De petits devoirs joyeusement accomplis, de
modestes dons faits sans vanité, bien qu’insignifiants aux yeux des
hommes, ont souvent la plus haute valeur aux yeux de Dieu. Dieu
préfère un cœur plein de foi et d’amour au don le plus précieux. Si
peu qu’elle eût donné, la pauvre veuve avait donné ce qui lui était
nécessaire pour vivre. Elle s’était privée de nourriture pour donner
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avec foi ses deux pites, assurée que son Père céleste ne la délaisserait
pas dans son grand besoin. C’est cet esprit désintéressé et cette foi
enfantine qui lui valurent l’éloge du Sauveur.
Il y a bien des pauvres qui désirent manifester à Dieu leur grati-
tude pour sa grâce et pour sa vérité et contribuer à l’entretien de son
service avec leurs frères plus favorisés. On ne devrait pas décourager
de telles personnes. Qu’on leur permette de placer leurs pites dans la
banque du ciel. Ces sommes, si elles proviennent d’un cœur rempli
de l’amour divin, deviennent, même si elles sont modiques, des dons
consacrés, des offrandes du plus grand prix, qui attirent le sourire et
la bénédiction de Dieu. —
Jésus-Christ, 613
.
L’offrande agréée de Marie
C’est le service du cœur qui rend l’offrande valable. Lorsque la
Majesté du ciel devint un petit enfant confié à Marie, celle-ci n’avait
pas grand-chose à offrir pour ce don précieux. Elle porta sur l’autel
un couple de tourterelles, l’offrande prévue pour les pauvres, mais
qui constituait un sacrifice valable pour le Seigneur. Elle ne pouvait
présenter des trésors précieux comme ceux que les mages venant de
l’Orient apportèrent à Bethléhem devant le Fils de Dieu ; cependant,
la mère de Jésus ne fut pas rejetée à cause de la modicité de son
présent. Dieu ne considérait qui la bonne volonté de son cœur, et
l’amour qu’elle manifestait rendit douce son offrande. Ainsi Dieu