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La noblesse du travail manuel
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Malgré tout ce qui a été dit et rédigé sur la noblesse du travail
manuel, celui-ci est majoritairement considéré comme déshonorant.
L’opinion populaire, dans de nombreux esprits, a changé l’ordre
des choses et les hommes en sont venus à penser qu’il n’était pas
convenable qu’un travailleur manuel ait sa place parmi les gens bien
élevés. Les hommes travaillent dur pour gagner de l’argent ; une
fois qu’ils se sont acquis une fortune, ils croient que leur argent va
faire de leurs fils des gentlemen. Mais un grand nombre d’entre
eux n’élèvent pas leurs fils comme eux-mêmes ont été formés, en
travaillant dur et utilement. Leurs fils dépensent l’argent gagné par
le travail des autres sans en comprendre la valeur. Ils font ainsi un
mauvais usage d’un talent destiné par Dieu à faire beaucoup de bien.
Les desseins du Seigneur diffèrent de ceux des hommes. Il n’a
pas créé l’être humain pour qu’il vive oisif. Au commencement, il
a créé l’homme et c’était un gentleman. Pourtant, riche de tout ce
que lui offrait le Propriétaire de l’univers, Adam ne devait pas rester
oisif. Dès sa création, un travail lui fut confié. Il devait s’employer
avec bonheur à veiller sur la création de Dieu et, en récompense,
ses besoins seraient abondamment comblés par les fruits du jardin
d’Éden.
Tant que nos premiers parents ont obéi à Dieu, travailler dans
le jardin a été un plaisir et la terre a produit abondamment de quoi
combler leurs besoins. Mais quand l’être humain a cessé d’obéir, il
a été condamné à se battre avec les semences jetées par Satan et à
gagner son pain à la sueur de son front. C’est avec peine et douleur
qu’il lui a fallu se battre contre le pouvoir auquel il avait cédé sa
volonté.
Le plan de Dieu était de remédier grâce au travail, au mal intro-
duit dans le monde par la désobéissance de l’homme. Il est possible,
grâce à ce labeur, de rendre les tentations de Satan inefficaces et de
mettre un frein à la marée du mal. Et même s’il s’accompagne d’in-
quiétude, de fatigue et de peine, le travail reste une source de bonheur
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