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La crucifixion du Christ
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Une grande foule suivit le Christ jusqu’au calvaire ; de nom-
breuses personnes se moquaient de lui et le ridiculisaient, d’autres
pleuraient et chantaient ses louanges. Ceux qu’il avait guéris de
différentes infirmités et ceux qu’il avait ressuscités des morts pro-
clamaient avec force ses œuvres merveilleuses. Ils insistaient pour
savoir ce que Jésus avait fait pour être ainsi traité comme un malfai-
teur. Quelques jours auparavant, cette foule l’avait salué au milieu
de joyeux hosanna, en agitant des branches de palmiers, tandis qu’il
entrait triomphalement dans Jérusalem. Mais parmi tous les gens
qui, ce jour-là, avaient chanté ses louanges pour faire comme tout le
monde, nombreux étaient ceux qui criaient maintenant : “Crucifie-
le ! Crucifie-le !”
Cloué sur la croix
Parvenus au lieu de l’exécution, les condamnés furent fixés aux
instruments de supplice. Tandis que les deux brigands se débattirrent
lorsqu’on voulut les mettre en croix, Jésus, lui, n’offrit aucune résis-
tance. La mère du Seigneur regardait, ulcérée d’angoisse, espérant
toutefois qu’il ferait un prodige pour échapper à ses tortionnaires.
Elle vit qu’on étendait ses mains sur la croix — ces mains bénies
qui avaient dispensé tant de bienfaits, et qui étaient intervenues si
souvent pour apaiser la souffrance. Puis on apporta un marteau et
des clous. Quand ceux-ci furent enfoncés dans les chairs tendres,
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fixant les mains à la croix, les disciples, le cœur brisé, éloignèrent de
ce spectacle atroce la mère du Sauveur qui ne pouvait en supporter
davantage.
Jésus ne fit entendre aucune plainte ; son visage resta calme et
serein, mais de grosses gouttes de sueur perlèrent sur son front. Nulle
main secourable n’essuya cette sueur mortelle, aucune parole de
sympathie ou de fidélité inébranlable ne vinrent réconforter son cœur
humain. Seul il foulait au pressoir, et nul homme d’entre les peuples
n’était avec lui.
Ésaïe 63 :3
. Tandis que les soldats accomplissaient
leur épouvantable besogne et qu’il souffrait la plus cruelle agonie,
le Sauveur priait pour ses ennemis : “Père, pardonne-leur, car ils ne
savent pas ce qu’ils font”
Luc 23 :34
. Cette prière du Christ pour ses
ennemis englobait le monde entier, c’est-à-dire tous les pécheurs qui
vivraient jusqu’à la fin des temps.