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L’histoire de la Rédemption
qui, dans l’ancien Israël, accompagnaient les messages de répri-
mande adressés par ses serviteurs. Il revêtait les caractéristiques
particulières à l’œuvre de Dieu dans tous les temps : peu d’exalta-
tion, prise de conscience et confession des péchés, renoncement au
monde. Se préparer à rencontrer le Seigneur : telle était la préoccu-
pation des cœurs. On persévérait dans la prière et on se consacrait
entièrement à Dieu.
Bien que fondé sur des preuves bibliques évidentes, le cri de
minuit ne reposait pas sur des arguments ; il était diffusé grâce à
une puissance irrésistible qui touchait les cœurs. Nul n’émettait des
doutes ni ne posait des questions. Lors de l’entrée triomphale du
Christ à Jérusalem, les gens venus de tout le pays pour célébrer la
fête de Pâque s’étaient dirigés en foule vers le mont des Oliviers ;
quand ils se joignirent au cortège qui accompagnait Jésus, gagnés par
l’enthousiasme général, ils s’étaient écriés avec toute l’assistance :
“Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur !”
Matthieu
21 :9
. Il en fut de même des incroyants qui se pressaient en foule dans
les réunions adventistes, soit par curiosité, soit par dérision. Tous
étaient subjugués par la puissance du message : “Voici l’époux !”
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A ce moment-là, on vit se manifester la foi qui va de pair avec
l’exaucement des prières, la foi qui compte sur la rémunération.
Comme la pluie tombant sur une terre desséchée, l’Esprit de grâce
se répandait sur ceux qui le recherchaient avec ferveur. Ceux qui
s’attendaient à se trouver bientôt face à face avec leur Sauveur éprou-
vaient une joie profonde, inexprimable. La puissance du Saint-Esprit,
abondamment déversée sur les croyants fidèles, remuait, attendrissait
et brisait les cœurs.
Pleins de sérieux et de gravité, ceux qui avaient adhéré au mes-
sage atteignirent le moment où ils espéraient rencontrer leur Sei-
gneur. Chaque matin, leur premier désir était de s’assurer qu’ils
étaient acceptés de Dieu. Ils étaient unis de cœur les uns aux autres et
priaient beaucoup les uns pour les autres. Ils se réunissaient souvent
dans des lieux retirés pour entrer en communion avec le Seigneur.
Du milieu des champs ou des bosquets montait vers le ciel la voix
de leurs intercessions. La certitude d’être approuvés de Dieu leur
était plus précieuse que la nourriture corporelle, et si quelque nuage
venait obscurcir leur âme, ils n’avaient de repos qu’il ne fût dissipé.