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L’histoire de la Rédemption
attendait, eux et les hommes. L’orage devint d’une violence telle que
la pluie tombait du ciel comme de véritables cataractes. Les rivières
débordèrent au point d’inonder les vallées. “Les sources du grand
abîme jaillirent”
Genèse 7 :11
, Segond. Des trombes d’eau sortant
du sein de la terre avec une force indescriptible projetèrent à cent et
deux cents mètres de hauteur d’énormes rochers qui, en retombant,
s’enfoncèrent dans le sol.
Les hommes constatèrent tout d’abord la destruction de l’ou-
vrage de leurs mains. Leurs somptueuses demeures, les jardins et les
bosquets magnifiquement plantés, où ils avaient érigé leurs idoles,
furent anéantis par la foudre qui en dispersa les débris. Ils avaient
élevé des autels dans leurs parcs de verdure et les avaient consacrés à
leurs idoles sur lesquels ils avaient offert des sacrifices humains. Ces
autels que le Seigneur réprouvait furent renversés par sa colère sous
leurs yeux, et ces adorateurs se mirent à trembler devant le pouvoir
du Dieu vivant, qui a fait les cieux et la terre. Ils comprirent que
c’étaient leurs abominations et leurs odieux sacrifices qui avaient
causé leur destruction.
La violence de l’orage grandit, et le bruit des éléments en furie
s’unit aux lamentations des humains qui avaient méprisé l’autorité
du Très-Haut. Arbres, constructions, rochers et bancs de terre étaient
projetés dans toutes les directions. La frayeur des hommes et des
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bêtes était indescriptible. Satan lui-même, qui n’avait pu échapper
aux éléments déchaînés, tremblait pour sa vie. Après s’être réjoui
de pouvoir tenir sous sa coupe une race aussi puissante, et désiré
voir les hommes se livrer à leurs abominations et se révolter toujours
plus contre le Dieu du ciel, il se répandit en imprécations contre
lui, l’accusant d’injustice et de cruauté. Parmi le peuple, nombreux
furent ceux qui, comme Satan, blasphémèrent le Très-Haut, et, s’ils
avaient pu faire aboutir leur révolte, l’auraient volontiers chassé de
son trône d’équité.
Tandis que les uns maudissaient et blasphémaient leur Créateur,
d’autres, fous de peur, tendaient les mains vers l’arche, en suppliant
qu’on leur permette d’y entrer. Mais c’était impossible. Dieu en avait
fermé la porte, qui était la seule voie d’accès. Noé était à l’intérieur
de l’arche ; les impies étaient dehors, et le Seigneur seul pouvait
ouvrir la porte. Leur angoisse et leur repentir se manifestaient trop
tard. Ils étaient contraints de reconnaître l’existence d’un Dieu vivant