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L’histoire de la Rédemption
timents de père furent profondément affectés lorsqu’il dut renvoyer
Agar et son fils Ismaël désormais condamnés à errer comme des
étrangers en terre inconnue.
Si Dieu avait approuvé la polygamie, il n’aurait pas dit à Abra-
ham de renvoyer Agar et son fils. Le Seigneur nous enseigne par là
une leçon, à savoir que les droits et le bonheur conjugaux doivent
toujours être respectés et sauvegardés, fût-ce au prix d’un grand
sacrifice. Sara étant la première — et donc la seule femme légitime
— d’Abraham, elle possédait des droits exclusifs d’épouse et de
mère au sein de sa famille. Elle respectait son mari, l’appelait son
seigneur, mais se refusait à partager ses affections avec Agar. Dieu
ne la blâma pas de son comportement. En revanche, les anges repro-
chèrent à Abraham d’avoir douté de la puissance de Dieu, d’avoir
pris Agar pour femme et d’avoir espéré que par elle la promesse
divine s’accomplirait.
L’épreuve suprême de la foi
Puis le Seigneur jugea bon de tester la foi d’Abraham en le
soumettant à une redoutable épreuve. S’il avait passé avec succès le
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premier test, en attendant patiemment que la promesse soit accomplie
en faveur de Sara, et s’il n’était pas allé auprès d’Agar, il n’aurait
pas été nécessaire qu’il soit soumis à l’épreuve la plus sévère qui ait
jamais été imposée à l’homme. Dieu dit à Abraham : “Prends ton
fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria,
sur une montagne que je t’indiquerai, et là offre-le moi en sacrifice”
Genèse 22 :2
.
Abraham ne douta pas et n’hésita pas ; de bon matin, il prit deux
de ses serviteurs et Isaac, son fils, se munit de bois pour l’holocauste,
et se dirigea vers l’endroit que le Seigneur lui avait indiqué. Sachant
que l’affection de Sara pour son fils la conduirait à douter de Dieu
et à retenir Isaac, Abraham ne révéla pas à son épouse le véritable
motif de son voyage. De son côté, le patriarche ne permit pas à ses
sentiments paternels de le dominer et de le conduire à se révolter
contre Dieu. Pourtant, l’ordre divin fut formulé en des termes qui
étaient de nature à le troubler au plus profond de son âme. “Prends
ton fils”. Puis, comme pour sensibiliser son cœur un peu plus, le Sei-