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Chapitre 19 — Près du puits de Jacob
Ce chapitre est basé sur
Jean 4 :1-42
.
Jésus traversait la Samarie pour se rendre en Galilée. Vers midi,
il arriva dans la magnifique vallée de Sichem. Fatigué du voyage, il
s’assit à l’entrée, près du puits de Jacob, pour se reposer, tandis que
ses disciples iraient acheter des aliments.
Ennemis acharnés, les Juifs et les Samaritains évitaient, autant
que possible, tout rapport entre eux. Il est vrai que faire du commerce
avec les Samaritains en cas de nécessité passait pour légitime aux
yeux des rabbins ; mais toute autre relation avec eux était condamnée.
Un Juif n’eût rien voulu emprunter à un Samaritain, ni recevoir de
lui un présent, fût-ce un morceau de pain ou un verre d’eau. Les
disciples, en leur achetant des aliments, agissaient selon la coutume
de leur nation. Mais ils n’allaient pas plus loin. Demander une faveur
à des Samaritains, ou chercher d’une manière quelconque à leur faire
du bien, cette idée ne pouvait entrer dans l’esprit d’un Juif, même
s’il était disciple du Christ.
Assis sur la margelle du puits, après un long voyage, effectué
depuis le matin, Jésus était affamé et altéré. Le soleil de midi dardait
ses rayons sur lui. La sensation de soif s’intensifiait en pensant que se
trouvait si près de lui, et cependant inaccessible, l’eau rafraîchissante.
Il n’avait ni corde, ni cruche, et le puits était profond. Il partageait le
sort de l’humanité, et il dut attendre que quelqu’un vînt pour puiser
de l’eau.
Une femme de Samarie s’approcha, et sans paraître le remarquer,
elle remplit d’eau sa cruche. Au moment où elle allait partir, Jésus lui
demanda à boire. Il s’agissait d’une faveur que personne ne pouvait
refuser, en Orient, où l’eau était appelée “le don de Dieu”. Offrir à
boire au voyageur assoiffé était un devoir si sacré que les Arabes du
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désert l’accomplissaient coûte que coûte. La haine qui régnait entre
les Juifs et les Samaritains avait empêché la femme d’offrir à Jésus
de quoi se désaltérer ; mais le Sauveur cherchait la clé de son cœur,
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