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La tempérance
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au café, l’esclave de ses appétits dépense son argent pour un produit
qui détruit la raison, la santé et le bonheur. Quant au vendeur, il
emplit sa caisse de sommes qui auraient dû fournir la nourriture et
le vêtement à la famille du pauvre ivrogne.
C’est là la plus vile espèce de vol. Cependant, des hommes
qui occupent de hautes positions dans la société et dans l’Eglise,
soutiennent de leur influence des lois aussi néfastes !... C’est ainsi
que la société est corrompue, que les bagnes et les prisons regorgent
de misérables et de criminels, et que les gibets ne manquent jamais
de victimes. Le mal ne s’arrête pas à l’ivrogne et à sa malheureuse
famille. Le fardeau des impôts s’accroît, les mœurs de la jeunesse
sont menacées, les biens et même la vie de chaque membre de la
société sont en danger. Mais une telle plaie sociale ne sera jamais
dépeinte avec des couleurs trop vives ; elle sera toujours en-dessous
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de la vérité. Aucune plume humaine ne pourra complètement décrire
les horreurs de l’intempérance...
Paralysie morale
Comment les chrétiens tolèrent-ils ce fléau ?... Il est cause de
la paralysie morale de la société. Nos lois protègent ce mal qui
cependant sape leurs fondements. Bien des gens déplorent cet état de
choses, mais se considèrent comme dégagés de toute responsabilité
en la matière. Ils ont tort. Chaque individu exerce son influence sur
la société. Dans notre pays, tous les citoyens peuvent par leur vote
avoir une action sur les lois qui régissent la nation. Cette influence
et ce vote ne devraient-ils pas faire pencher la balance du côté de la
tempérance et de la vertu ?...
Nous pouvons rallier au combat les amis de la tempérance et
chercher à endiguer le flot d’immoralité qui envahit le monde. Mais
de quelle valeur sont nos efforts aussi longtemps que la vente de
l’alcool est autorisée par la loi ? Est-ce que cette malédiction va
reposer à jamais comme une flétrissure sur notre pays ? Va-t-elle
chaque année s’étendre comme un feu dévorant sur des milliers de
foyers naguère heureux ?
Nous tremblons à la pensée de ces résultats désastreux, et nous
nous demandons quel remède y apporter, tandis que trop souvent
nous tolérons et même nous sanctionnons la cause. Les défenseurs