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Chômage et paupérisme
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néant les distinctions artificielles de la société et ignora l’aristocratie
de la naissance, de la richesse, du talent et de l’érudition.
Le Sauveur était le Prince du ciel, et cependant il ne choisit pas
ses disciples parmi les docteurs de la loi, les chefs du peuple, les
scribes et les pharisiens. S’il laissa ceux-ci de côté, c’est parce qu’ils
se glorifiaient de leurs connaissances et de leur position, et qu’ils
étaient imbus de leurs superstitions et de leurs traditions. Celui qui
pouvait lire dans les cœurs choisit d’humbles pêcheurs disposés
à se laisser instruire. Il se mettait à table avec les pécheurs et les
publicains, et se mêlait au commun peuple, non pour s’abaisser à
leur niveau, mais pour communiquer à tous, par l’enseignement et
par l’exemple, les principes du bien, et pour arracher les âmes à la
mondanité et à la dégradation.
Jésus s’efforça de corriger les notions que l’on avait autour de
lui sur la valeur de l’homme. Il s’identifia avec les nécessiteux, afin
que la pauvreté ne fût plus l’objet de la réprobation générale. Il
l’a soustraite pour toujours au mépris du monde en bénissant les
pauvres et en les faisant héritiers de son royaume. Parlant du chemin
qu’il a suivi, il nous dit : “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il
me suive.”
Verset 23
.
Il faut aller trouver les gens où ils sont et leur apprendre, non pas à
se croire
quelqu’un, mais à
être
quelqu’un par le caractère. Il faut leur
montrer comment le Christ a travaillé et a vécu dans l’abnégation,
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les aider à suivre son exemple et les mettre en garde contre les
complaisances aux usages du monde. La vie est trop précieuse, elle
comporte trop de responsabilités solennelles et sacrées pour être
gaspillée égoïstement.
Les meilleures choses de la vie
Les hommes comprennent difficilement le but de la vie. Attirés
par ce qui brille, ils ambitionnent les premières places et sacrifient
l’essentiel. Les biens les meilleurs icibas — la simplicité, l’honnê-
teté, la véracité, l’intégrité, la pureté — ne peuvent s’acheter ni se
vendre. Ils sont gratuits pour l’ignorant comme pour le savant, le
simple ouvrier ou l’homme d’Etat comblé d’honneurs. Dieu a en
réserve des plaisirs auxquels riches et pauvres peuvent accéder : la