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L’enfant
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prendre froid lorsqu’ils jouent dehors en hiver. On les empêche donc
de sortir, alors que s’ils étaient chaudement vêtus, ils pourraient
prendre leurs ébats en plein air, hiver comme été, ce dont ils tireraient
un sérieux avantage.
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Les mères qui désirent voir leurs garçons et leurs fillettes jouir
d’une bonne santé doivent les vêtir de façon intelligente suivant
le temps, et leur permettre de vivre au grand air le plus longtemps
possible. Peut-être faudra-t-il faire un effort pour se libérer de l’escla-
vage de la coutume, pour habiller et élever les enfants d’une manière
saine, mais le résultat obtenu en vaudra largement la peine.
La nourriture de l’enfant
Le meilleur aliment pour le bébé est celui que la nature lui fournit.
Il ne doit pas en être privé sans nécessité. Il faut être sans cœur pour
se libérer, afin de conserver ses aises et sa liberté, du devoir si doux
de nourrir son enfant.
La mère qui tolère qu’une autre femme allaite son bébé doit
se souvenir que la nourrice transmet plus ou moins à celui-ci son
tempérament et son caractère.
On ne saurait exagérer l’importance de donner aux enfants de
bonnes habitudes diététiques. Tout jeunes, ils doivent apprendre à
manger pour vivre et non à vivre pour manger. C’est dans les bras
de la mère que commence leur éducation. Il ne faut donner à man-
ger à l’enfant qu’à des intervalles réguliers, et moins fréquemment
à mesure qu’il grandit. On ne permettra ni sucreries, ni aliments
destinés aux adultes, car ils sont difficiles à digérer. Les soins et la
régularité apportés à l’alimentation de l’enfant lui communiquent
non seulement la santé, le calme et la douceur du caractère, mais lui
inculquent des habitudes qui lui seront plus tard d’un grand bienfait.
A mesure que grandissent les enfants, de sérieuses précautions
seront prises pour former leurs goûts et leurs appétits. C’est une
erreur de leur permettre de manger ce qu’ils veulent et quand ils
veulent, sans aucun égard pour leur santé. L’argent et les efforts
si souvent prodigués pour des gourmandises malsaines font croire
aux enfants que ce qui importe dans la vie, ce qui procure le plus
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de bonheur, c’est la satisfaction des appétits. Cette manière d’agir