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Le role éducateur du médecin
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sont faibles de caractère, manquent d’empire sur eux-mêmes et sont
facilement la proie de la tentation. Il ne peut leur venir en aide que
si sa conduite révèle une fermeté de principes qui lui permette de
triompher des habitudes nuisibles et des passions basses. On doit voir
à l’œuvre dans sa vie la puissance divine. Sinon, quelque persuasives
que soient ses paroles, son influence s’exercera en faveur du mal.
Bien des gens qui réclament les conseils et les soins du médecin
sont des naufragés de la vie à cause de leurs mauvaises habitudes.
Blessés, meurtris, coupables, impuissants, ils comprennent leurs er-
rements, et ne savent comment s’en affranchir. Il ne devrait y avoir,
dans l’entourage de ces personnes, rien qui puisse leur rappeler le mi-
lieu délétère auquel elles doivent leur état. Il leur faut une atmosphère
pure, des pensées nobles et élevées. Quelle terrible responsabilité
encourent ceux qui, au lieu de leur donner le bon exemple, sont
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eux-mêmes les esclaves d’habitudes pernicieuses !
Le médecin et l’œuvre de la tempérance
Il en est beaucoup parmi ceux qui ont recours au médecin qui
ruinent leur corps et leur âme par l’usage du tabac et des boissons
enivrantes. Celui qui comprend ses responsabilités dénoncera à ses
malades la cause de leurs souffrances. Mais s’il fait lui-même usage
de ces poisons, quelle valeur pourront avoir ses paroles ? Conscient
de sa propre faiblesse, il hésitera à signaler le danger qui menace la
vie de ses malades, et il n’aura à cet égard aucune influence sur la
jeunesse.
Adonné à des habitudes d’intempérance, comment un médecin
pourrait-il montrer l’exemple de la pureté, de l’empire sur soi-même,
et travailler au relèvement de ceux qui sont tombés ? Alors que
son haleine dégage l’odeur des liqueurs enivrantes et du tabac, que
son sytème nerveux est ébranlé, son cerveau obscurci par l’usage
des narcotiques, comment serait-il capable d’accomplir son œuvre
auprès des malades, leur inspirer confiance, et agir rapidement et
avec précision ?
Si un médecin n’obéit pas aux lois qui gouvernent son être, s’il
préfère les plaisirs égoïstes à la vigueur du corps et de l’esprit, ne se
déclare-t-il pas ainsi indigne de se voir confier des vies humaines ?