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Nourriture mentale appropriee
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précieux elles perdent, temps qu’elles pourraient employer à étudier
le Modèle de la véritable bonté.
J’ai connu certaines personnes qui avaient perdu la rectitude de
leur jugement par des lectures fictives. Elles traversent le cours de
la vie avec une imagination maladive, qui grossit à plaisir chaque
petite difficulté. Des choses auxquelles un esprit sain et sensé ne
prendrait pas garde deviennent, sous la lampe de leur imagination,
des épreuves insupportables ou d’insurmontables obstacles. Pour
elles, la vie est enveloppée de ténèbres impénétrables.
Ceux qui se sont accoutumés à dévorer des histoires à sensation,
énervent leur vigueur intellectuelle et se rendent impropres pour des
pensées fortes et des recherches patientes. Il est des hommes et des
femmes qui se trouvent en ce moment vers le déclin de la vie, et qui
n’ont jamais pu guérir des effets de l’intempérance dans la lecture.
L’habitude, formée dès l’enfance, a crû avec eux et s’est fortifiée
avec eux ; et leurs efforts en vue de s’en affranchir, quelque déter-
minés qu’ils aient été, n’ont été couronnés que d’un succès partiel.
Plusieurs n’ont jamais recouvré leur vigueur intellectuelle originelle.
Tous leurs efforts en vue de devenir des chrétiens pratiques restent
à l’état de projets. Impossible d’être chrétien tout en continuant à
repaître son intelligence de lectures fictives.
Les effets physiques de la lecture des romans sont presque aussi
désastreux que les effets intellectuels. Le système nerveux est inuti-
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lement fatigué par cette passion pour la lecture. Nombre de jeunes
gens et même d’adultes doivent d’être affligés de paralysie unique-
ment à leur passion pour la lecture. L’esprit a été maintenu dans un
état permanent de tension jusqu’à ce que le mécanisme délicat du
cerveau, affaibli, ait été incapable de continuer à fonctionner, et la
paralysie en a été la conséquence.
Ivresse mentale
Le goût moral de celui qui s’habitue à la lecture des histoires à
sensation se pervertit, et son intelligence ne trouve de tranquillité
que dans l’absorption de cette nourriture légère et malsaine. J’ai vu
des jeunes filles professant servir Christ qui se croyaient réellement
malheureuses si elles n’avaient pas sous la main quelque roman
ou quelque feuilleton. L’intelligence s’habitue à ces lectures stimu-