Page 164 - Premiers Ecrits (1970)

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Le plan du salut
Le ciel se remplit de douleur lorsque l’on sut que l’homme
était perdu, et que ce monde créé par Dieu serait peuplé d’êtres
condamnés à la misère, à la maladie et à la mort, sans espoir de salut.
Toute la famille d’Adam devait périr. Je vis sur le visage de Jésus
une expression de sympathie et de douleur. Il s’approcha bientôt
de la lumière éblouissante dont le Père était environné. L’ange qui
m’accompagnait me dit : “Il a un entretien secret avec son Père.”
L’anxiété des anges semblait intense pendant que Jésus communiait
ainsi avec son Père. Trois fois il pénétra dans la lumière éclatante ;
la troisième fois, il quitta le Père et sa personne fut visible. Quand
il sortit de la présence de son Père il paraissait calme, exempt de
perplexité, tout rayonnant de bienveillance et d’affabilité. Il fit savoir
à l’armée céleste qu’une voie de salut avait été trouvée pour l’homme
perdu. Il raconta comment il avait intercédé auprès du Père, offrant
sa vie en rançon, acceptant de subir la mort afin que l’homme pût
trouver le pardon. Par les mérites de son sang et l’obéissance à la
loi divine, il retrouverait la faveur de Dieu, serait réintégré dans le
merveilleux jardin et pourrait manger du fruit de l’arbre de vie.
Tout d’abord les anges ne purent se réjouir, car leur Chef ne leur
cacha rien, mais leur fit connaître le plan du salut. Jésus leur dit qu’il
devrait se tenir entre la colère de son Père et l’homme coupable, sup-
porter l’iniquité et le mépris, car très peu le recevraient comme Fils
de Dieu. Presque tous le haïraient et le rejetteraient. Il abandonnerait
toute la gloire céleste, s’incarnerait sur la terre, s’humilierait comme
un simple homme, serait tenté comme un homme, afin de pouvoir
secourir ceux qui seraient tentés ; et enfin, après qu’il aurait accompli
sa mission, il serait livré entre les mains des hommes qui lui feraient
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subir toutes les cruautés et toutes les souffrances que Satan et ses
anges puissent les pousser à lui infliger. Puis il mourrait de la mort
la plus cruelle, pendu entre ciel et terre comme un pécheur coupable.
Il souffrirait pendant des heures une agonie si affreuse que des anges
mêmes ne pourraient supporter de la voir, et se voileraient la face à
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