Page 178 - Premiers Ecrits (1970)

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Le Christ trahi
Je fus transportée au temps où Jésus mangea la Pâque avec ses
disciples. Satan avait réussi à séduire Judas, il l’avait persuadé qu’il
était un vrai disciple du Christ ; mais son cœur avait toujours été
charnel. Il avait vu les miracles de Jésus, il l’avait suivi au cours de
son ministère et eu des preuves évidentes qu’il était le Messie. Mais
Judas était avare et la convoitise le dominait ; il aimait l’argent. Il
manifesta un jour son mécontentement contre l’onction de Jésus.
Marie aimait son Seigneur. Il lui avait pardonné ses péchés, qui
étaient nombreux, et avait ressuscité des morts son bien-aimé frère.
Elle croyait que rien n’était trop coûteux pour son Sauveur. Plus
serait élevé le prix du parfum qu’elle emploierait pour lui, mieux elle
exprimerait sa gratitude à son égard. Judas, pour excuser son avarice,
prétendit que ce parfum aurait pu être vendu pour donner l’argent aux
pauvres. Mais il ne se souciait guère des pauvres ; c’était un égoïste,
et souvent il s’appropriait ce qui lui était confié pour les pauvres.
Judas ne s’était jamais soucié du bien-être de Jésus, ni même de
ses besoins ; c’était son avarice qui le faisait parler des pauvres. Cet
acte de générosité de la part de Marie était un vif reproche pour sa
convoitise. Le chemin était préparé pour que la tentation de Satan
séduise Judas sans difficulté.
Les prêtres et les magistrats des Juifs haïssaient Jésus ; mais les
foules se pressaient pour écouter ses paroles de sagesse et pour voir
ses miracles. Les gens manifestaient un profond intérêt, ils suivaient
Jésus pour entendre les enseignements de ce maître incomparable.
De nombreux chefs croyaient en lui, mais ils n’osaient pas l’avouer
de peur d’être chassés de la synagogue. Les prêtres et les anciens
décidèrent de faire quelque chose pour détourner de Jésus l’attention
du peuple. Ils craignaient que tous les hommes crussent en lui. Ils ne
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voyaient pas de sécurité pour eux-mêmes. Ou bien ils perdaient leur
position, ou ils mettaient Jésus à mort. Et même, après l’avoir fait
mourir, il resterait encore de vivants témoignages de sa puissance.
Jésus avait ressuscité Lazare des morts, et ils craignaient que s’ils
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