Page 181 - Premiers Ecrits (1970)

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Le proces de Jésus
Lorsqu’ils quittèrent le ciel, dans la tristesse, les anges dépo-
sèrent leurs couronnes étincelantes. Ils ne pouvaient pas les porter
tandis que leur chef souffrait et allait porter une couronne d’épines.
Dans la salle du tribunal, Satan et ses anges s’efforçaient de détruire
tout sentiment, toute sympathie humaine. L’atmosphère même était
lourde et souillée par leur influence. Les chefs des prêtres et les
anciens étaient poussés par eux à insulter et à maltraiter Jésus de la
manière la plus difficile à supporter pour la nature humaine. Satan
espérait que ces moqueries et ces violences amèneraient Jésus à
proférer quelques plaintes ou quelques murmures ; ou qu’il manifes-
terait sa puissance divine, échapperait à la multitude, annulant ainsi
le plan du salut.
Après la trahison, Pierre suivit son Seigneur. Il se demandait
anxieusement ce qu’on allait faire de Jésus. Mais quand il fut accusé
d’être un de ses disciples, craignant pour son propre salut, il déclara
qu’il ne connaissait pas cet homme. Les disciples étaient notés pour
la pureté de leur langage. Pierre, pour convaincre ses accusateurs
qu’il n’était pas disciple du Christ, le renia pour la troisième fois avec
des imprécations et des jurons. Jésus, qui était à quelque distance
de Pierre, jeta sur lui un regard de tristesse et de reproche. Alors
le disciple se souvint des paroles que Jésus lui avait dites dans
la chambre haute au sujet du zèle qu’il affichait à ce moment-là.
“Quand tu serais pour tous une occasion de chute, avait-il dit, tu
ne le seras jamais pour moi.” Depuis il avait renié son Seigneur, en
faisant des imprécations et en jurant. Mais le regard de Jésus toucha
le cœur de Pierre, et le sauva. Il pleura amèrement, se repentit de
son grand péché et se convertit ; il put alors affermir ses frères.
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La foule réclamait le sang de Jésus. Il fut cruellement flagellé ;
on le revêtit d’un vieux manteau de pourpre et on mit sur sa tête une
couronne d’épines. On lui mit dans la main un roseau, on s’inclinait
devant lui, et on le saluait ironiquement : “Salut, roi des Juifs !” Puis
on lui prit le roseau et on l’en frappa sur la tête, lui faisant ainsi
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