Page 186 - Premiers Ecrits (1970)

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La crucifixion du Christ
Le Fils de Dieu fut livré au peuple pour être crucifié ; des cris de
triomphe l’accompagnèrent au lieu du supplice. Il était affaibli par
la fatigue, la douleur et la perte de sang causée par la flagellation et
les coups. Malgré tout cela, on posa sur ses épaules la lourde croix
à laquelle on allait bientôt le clouer. Il succomba sous le fardeau.
Trois fois la croix fut placée sur ses épaules, et trois fois il tomba,
défaillant. Un de ses disciples, qui n’avait pas confessé ouvertement
sa foi en lui fut arrêté. On le chargea de la croix, et il la porta jusqu’au
lieu fatal. Des multitudes d’anges survolaient ce lieu. Un certain
nombre de disciples du Christ le suivirent au Calvaire, attristés, et
pleurant amèrement. Ils se souvenaient de son entrée triomphale
à Jérusalem peu de jours auparavant, quand ils l’avaient suivi en
criant : “Hosanna dans les lieux très hauts !” Ils avaient étendu leurs
vêtements et des branches de palmiers sur son chemin. Ils espéraient
qu’il prendrait en main le royaume, et régnerait sur Israël. Comme
tout était changé maintenant ! La belle perspective avait disparu.
C’était sans réjouissances, sans espoir plein de promesses, mais
avec des cœurs remplis de crainte et de désespoir qu’ils suivaient
lentement, tristement, celui qui avait été rejeté et humilié, et qui allait
bientôt mourir.
La mère de Jésus était là, le cœur brisé par une angoisse que
seule une mère aimante peut éprouver. Cependant, comme les dis-
ciples, elle continuait à espérer que le Christ accomplirait quelque
miracle remarquable et se libérerait de ses bourreaux. Elle ne pouvait
pas supporter la pensée qu’il se laisserait crucifier. Mais tous les
préparatifs furent faits, et Jésus fut couché sur la croix. On apporta
le marteau et les clous. Le cœur des disciples défaillait ; la mère de
Jésus atteignait les limites de la souffrance. Avant que le Sauveur
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fût cloué sur la croix, les disciples l’éloignèrent de cette scène, afin
qu’elle n’entendît pas le bruit que feraient les clous en déchirant les
os et les muscles des mains et des pieds.
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