Page 206 - Premiers Ecrits (1970)

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La mort d’Etienne
Les disciples se multipliaient rapidement à Jérusalem, et plu-
sieurs prêtres obéissaient à la foi. Etienne, homme plein de foi,
opérait des prodiges et des miracles parmi le peuple. Les principaux
Juifs étaient furieux de voir que des prêtres se détournaient de leurs
traditions, des sacrifices et des offrandes, pour accepter Jésus, le
grand sacrifice. Animé de la puissance d’en haut, Etienne blâmait les
prêtres incroyants et exaltait Jésus devant eux. Ceux-ci, ne pouvant
résister à sa sagesse et à l’Esprit par lequel il parlait, et n’arrivant
pas à avoir raison de lui, soudoyèrent des faux témoins, qui jurèrent
l’avoir entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse
et contre Dieu. Ils l’accusèrent de parler contre le temple et contre la
loi, et attestèrent qu’ils l’avaient entendu dire que Jésus de Nazareth
changerait les coutumes que Moïse leur avait léguées.
Quand Etienne comparut devant ses juges, la lumière de la gloire
de Dieu resplendit sur son visage. “Tous ceux qui siégeaient au
sanhédrin ayant les regards fixés sur Etienne, son visage leur parut
comme celui d’un ange.” Lorsqu’il dut répondre aux charges qui
pesaient sur lui, il commença par Moïse et les prophètes, et passa en
revue l’histoire des enfants d’Israël et les agissements de Dieu à leur
égard ; il montra comment le Christ avait été annoncé par la prophé-
tie. Il parla de l’histoire du temple, et déclara que Dieu n’habitait
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pas dans des temples faits de mains d’homme. Les Juifs adoraient le
temple ; et n’importe quoi qui fût dit contre ce bâtiment les remplis-
sait d’une plus grande indignation que si ces mots eussent été dirigés
contre Dieu. Lorsque Etienne parla du Christ et mentionna le temple,
il s’aperçut que le peuple ne l’écoutait plus. Il dit alors : “Hommes
au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! vous vous opposez
toujours au Saint-Esprit.” Alors qu’ils observaient les cérémonies
extérieures de leur religion, leurs cœurs étaient corrompus et remplis
de malice. Il mentionna la cruauté de leurs pères qui avaient persé-
cuté les prophètes, et déclara que ceux à qui il s’adressait avaient
commis un plus grand péché en rejetant et en crucifiant le Christ.
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