Page 217 - Premiers Ecrits (1970)

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La grande apostasie
J’ai été ramenée au temps où les païens idolâtres persécutaient
violemment et mettaient à mort les chrétiens. Le sang coulait à
torrents. Les nobles, les intellectuels et le commun peuple, tous
étaient sacrifiés sans merci. Des familles riches étaient réduites à la
pauvreté, parce qu’elles n’avaient pas voulu renoncer à leur religion.
Mais malgré la persécution et la souffrance, ces chrétiens restaient
inébranlables. Ils conservaient la pureté de leur religion. Je vis que
Satan se réjouissait de leurs souffrances et en triomphait. Mais Dieu
approuvait ses fidèles martyrs. Les chrétiens de cette époque terrible
étaient l’objet tout particulier de son amour, parce qu’ils acceptaient
volontiers de souffrir pour lui. Chaque souffrance endurée par eux
augmentait leur récompense dans le ciel.
Mais bien que Satan se soit réjoui des souffrances des saints,
il n’était cependant pas satisfait. Il désirait dominer sur les esprits
aussi bien que sur les corps. Les souffrances endurées par les mar-
tyrs ne faisaient que les rapprocher du Seigneur ; elles augmentaient
leur amour les uns pour les autres, et leur faisaient craindre plus
que jamais d’offenser Dieu. Satan voulait les amener à déplaire au
Seigneur ; ils perdraient alors leur force, leur courage et leur fer-
meté. Quoique des milliers de chrétiens fussent mis à mort, d’autres
surgissaient pour prendre leur place. Satan s’aperçut qu’il perdait
ses sujets, car, bien qu’ils souffrissent la persécution et la mort, ils
restaient attachés à Jésus-Christ et les sujets de son royaume. Sa-
tan fit donc des plans pour combattre plus efficacement contre le
gouvernement de Dieu et renverser l’Eglise. Il amena les païens
idolâtres à accepter une partie de la foi chrétienne. Ceux-ci, préten-
dant croire à la crucifixion et à la résurrection du Christ, voulurent
s’unir aux disciples de Jésus sans que leur cœur fût changé. Ce fut
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un danger terrible pour l’Eglise, un temps d’angoisse. Quelques-uns
s’imaginèrent que s’ils consentaient à se joindre à ces idolâtres,
qui n’avaient accepté qu’une partie de la foi chrétienne, ce serait
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