Page 228 - Premiers Ecrits (1970)

Basic HTML Version

La reforme
Malgré toutes les persécutions que durent subir les saints, de
fidèles témoins de la vérité furent suscités de tous côtés. Les anges
du Seigneur accomplissaient la tâche qui leur avait été confiée. Ils
opéraient dans les endroits ténébreux pour en sortir les âmes sincères.
Celles-ci étaient comme ensevelies sous les erreurs ; cependant Dieu
les cherchait, comme il le fit pour Saul, pour en faire des porte-parole
de sa vérité et pour qu’elles élèvent leurs voix contre les péchés de
ceux qui professaient être son peuple. Les anges de Dieu agissaient
sur les cœurs de Martin Luther, de Mélanchton et d’autres dans
différents lieux ; il allumait en eux le désir ardent d’avoir recours
au vivant témoignage de la Parole de Dieu. L’ennemi avait déferlé
sur l’Eglise comme un fleuve ; il fallait relever l’étendard contre
lui. Luther fut celui que Dieu choisit pour faire face à l’orage et
à la colère d’une Eglise déchue, ainsi que pour affermir le peu
qui était resté fidèle à sa profession de foi. Luther vivait dans la
[223]
crainte continuelle d’offenser Dieu ; il essayait d’obtenir sa faveur
par les bonnes œuvres, mais il ne fut satisfait que lorsqu’un rayon
lumineux descendu du ciel vint dissiper les ténèbres de son esprit,
et lui redonner confiance, non dans les bonnes œuvres, mais dans
les mérites du sang du Christ. Il put alors aller à Dieu par lui-même,
non par les papes ou les confesseurs, mais par Jésus-Christ seul.
Qu’elle était précieuse pour Luther cette nouvelle et glorieuse
lumière qui avait percé les ténèbres de son intelligence, et l’avait
délivré de ses superstitions ! Il donnait à cela plus de prix qu’aux
plus riches trésors de la terre. La Parole de Dieu était quelque chose
de nouveau. Tout était changé. Le livre qu’il avait redouté, parce
qu’il n’en discernait pas la beauté, était maintenant pour lui la vie, la
vie éternelle. Il faisait sa joie, sa consolation ; c’était son instructeur
béni. Rien ne pouvait l’en détourner. Il avait craint la mort ; mais en
disant la Parole de Dieu, toutes ses terreurs s’étaient dissipées ; il
admirait le caractère de Dieu, et il l’aimait. Il sondait la Bible pour
lui-même et jouissait des riches trésors qu’elle contient ; puis il la
224