Page 292 - Premiers Ecrits (1970)

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La terre desolee
Mon attention fut de nouveau attirée vers la terre. Les méchants
avaient été détruits et leurs corps gisaient à sa surface. La colère de
Dieu s’était déchaînée contre les habitants de la terre dans les sept
derniers fléaux. Ils s’étaient mordu la langue de douleur et avaient
blasphémé contre Dieu. Les faux bergers avaient été particulière-
ment visés par la colère de Dieu. Leurs yeux s’étaient fondus dans
leurs orbites et leur langue dans leur bouche pendant qu’ils étaient
encore debout. Après que les saints eurent été délivrés, les méchants
tournèrent leur rage les uns contre les autres. La terre paraissait inon-
dée de sang et jonchée de cadavres. Elle ressemblait à un affreux
désert. Les villes et les villages, détruits par le tremblement de terre,
formaient des monceaux de ruines. Les montagnes qui avaient été
remuées de leurs places avaient laissé d’immenses cavernes ; des
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rochers brisés, lancés par les eaux de la mer ou arrachés du sein de
la terre, étaient disséminés à sa surface. D’énormes arbres avaient
été déracinés et couchés sur le sol.
C’est dans cette désolation que devront demeurer Satan et ses
anges pendant mille ans. C’est là qu’il sera confiné, qu’il errera çà
et là, et qu’il pourra se rendre compte des effets de sa révolte contre
la loi de Dieu. Pendant mille ans, il pourra savourer les fruits de la
malédiction qu’il a provoquée. Limité à la terre, il ne pourra errer
sur d’autres planètes pour tenter ceux qui n’ont pas connu le péché.
Sa souffrance sera terrible. Depuis sa chute, il n’a cessé d’avoir une
activité dévorante. Mais alors il sera privé de sa force ; il pourra
réfléchir à ce qu’a été sa conduite depuis sa chute, et considérer
avec terreur l’avenir qui lui est réservé. Il devra souffrir pour tout le
mal dont il s’est rendu coupable et pour tous les péchés qu’il a fait
commettre.
J’entendis les anges et les rachetés pousser des cris de triomphe ;
on aurait cru assister à un concert donné par dix mille instruments de
musique. Ils se réjouissaient de ce que Satan ne pourrait plus jamais
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