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Les souffrances du Christ
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tandis qu’il supportait de si mortelles angoisses ! S’ils étaient restés
vigilants, ils n’auraient pas perdu leur foi en contemplant le Fils de
Dieu mourant sur la croix.
Cette nuit si solennelle aurait dû être remarquable par les prières
et les luttes morales des disciples acquérant de la sorte la force
d’assister à l’indicible agonie du Fils de Dieu. Ils auraient ainsi été
préparés à contempler les souffrances de la croix et à comprendre
partiellement la nature de l’anxiété qui s’empara de Jésus au jardin
de Gethsémané. Ils se seraient rappelés les paroles qu’il leur avait
dites précédemment à propos de ses souffrances, de sa mort et de sa
résurrection ; et, dans la tristesse de cette heure terrifiante, quelques
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rayons d’espoir auraient traversé les ténèbres et soutenu leur foi.
Le Christ leur avait prédit ces événements, mais ils ne le compre-
naient pas. La vue des souffrances de Jésus devait être un véritable
“jugement de Dieu” pour les disciples, d’où la nécessité de veiller
et de prier. Leur foi avait besoin d’être soutenue par une puissance
invisible afin qu’ils sachent comment triompher du prince des té-
nèbres.
Angoisse inexprimable
Nous ne pouvons avoir qu’une faible idée de l’inexprimable
angoisse du Fils de Dieu à Gethsémané, au moment où il était séparé
de son Père à cause du péché qu’il avait accepté de prendre sur lui.
Il est devenu péché pour nous. L’impression d’être privé de l’amour
de son Père torturait son âme à tel point qu’il prononça ces paroles :
“Mon âme est triste jusqu’à la mort... S’il est possible, que cette
coupe s’éloigne de moi !” Puis, dans une entière soumission à la
volonté de Dieu, il ajouta : “Toutefois, non pas ce que je veux, mais
ce que tu veux.”
Matthieu 26 :38, 39
.
Le Fils de Dieu défaillait, il était en agonie. Le Père lui envoya un
ange pour le fortifier afin qu’il pût continuer sa route sanglante. Si les
mortels avaient pu voir l’étonnement et la tristesse de l’armée céleste
qui contemplait en silence le Père retirant de son Fils bien-aimé ses
rayons de lumière, d’amour et de gloire, ils comprendraient mieux
combien le péché est odieux. L’épée de la justice allait maintenant
être brandie contre le Fils de Dieu. Il fut trahi par un baiser, livré
aux mains de ses ennemis et entraîné jusqu’au prétoire où, après