Page 102 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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Vers un meilleur Avenir
suivaient leur cours dans le temple ; on offrait des sacrifices sur des
autels souillés de crimes, et on invoquait chaque jour la bénédiction
du ciel sur un peuple coupable du sang du Fils de Dieu et assoiffé
de celui de ses disciples et apôtres. L’humanité ne se doutera pas
davantage que des décisions irrévocables auront été prises dans le
sanctuaire, que l’Esprit de Dieu se sera définitivement retiré, et que
la destinée du monde aura été scellée pour l’éternité. On continuera
de pratiquer les formes du culte, et une ardeur satanique revêtira les
apparences d’un grand zèle pour le service de Dieu.
Alors que le jour du repos sera la principale question agitée dans
la chrétienté, et que les autorités civiles et ecclésiastiques auront
uni leurs forces pour imposer à tous l’observation du dimanche,
le refus obstiné d’une faible minorité de croyants de se soumettre
aux exigences populaires fera d’eux les objets d’une exécration
universelle.
On déclarera qu’on ne doit pas tolérer les quelques individus qui
résistent à une institution de l’Eglise et à une loi de l’Etat ; qu’il est
préférable de les sacrifier plutôt que de plonger des nations entières
dans la confusion et l’anarchie. Il y a dix-huit siècles, “les chefs
du peuple” se servaient de ce même argument contre Jésus. “Il est
de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, et que
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la nation entière ne périsse pas” (
Jean 11 :50
), disait l’astucieux
Caïphe.
Cet argument semblera concluant. Un décret lancé contre les
observateurs du sabbat du quatrième commandement les déclarera
passibles des châtiments les plus sévères et donnera au public, à
partir d’une certaine date, l’autorisation de les mettre à mort. Le
romanisme dans l’Ancien Monde, et le protestantisme apostat dans
le Nouveau adopteront les mêmes mesures envers ceux qui honorent
les statuts de l’Eternel.
La détresse de Jacob
Le peuple de Dieu sera alors plongé dans les scènes d’affliction
et d’angoisse que le prophète qualifie de “temps de détresse de
Jacob”. “Ainsi parle l’Eternel : Nous entendons des cris d’effroi ;
c’est l’épouvante, ce n’est pas la paix. (...) Pourquoi tous les visages
sont-ils devenus pâles ? Malheur ! car ce jour est grand ; il n’y en a