Page 74 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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Vers un meilleur Avenir
Des édits royaux, des décisions de conciles généraux, des or-
donnances de l’Eglise appuyées par le pouvoir séculier, tels sont les
moyens qui furent employés pour donner à une fête païenne une
place d’honneur dans le monde chrétien. La première disposition
légale en faveur du dimanche fut l’édit de Constantin. Aux termes
de cet édit, les habitants des villes devaient se reposer “au jour vé-
nérable du soleil”, tandis que les gens de la campagne pouvaient
vaquer à leurs occupations ordinaires. Bien que cet édit fût virtuelle-
ment païen, il fut promulgué par Constantin après son adhésion au
christianisme.
Estimant sans doute que le décret impérial n’était pas suffisant
pour suppléer à l’absence de tout ordre divin, l’évêque opportuniste
de Césarée, grand ami et flatteur de l’empereur, prétendit que Jésus
avait transféré le repos du sabbat au dimanche. Eusèbe reconnaît
involontairement être incapable de produire un seul témoignage
scripturaire en faveur de la nouvelle institution et signale les auteurs
réels du changement, en ajoutant : “Tout ce qui devait se faire le jour
du sabbat, nous
l’avons transféré
sur le jour du Seigneur.” (Eusèbe
de Césarée,
Commentaire sur le Psaume 92.
) L’argument en faveur
du dimanche, quelque faible qu’il fût, servit néanmoins à enhardir
les hommes à fouler aux pieds le sabbat de l’Eternel. Tous ceux qui
désiraient pactiser avec le monde acceptèrent la fête populaire.
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L’affermissement de la papauté et l’exaltation du dimanche pro-
gressent parallèlement. Pendant quelque temps, les gens de la cam-
pagne continuèrent à s’occuper de leurs, les gens de la campagne
continuèrent à s’occuper de leurs travaux en dehors des heures du
culte, et le septième jour fut encore considéré comme le jour du
repos.
Mais, graduellement, un changement se produisit. On défendit
aux magistrats, le dimanche, de prononcer aucun jugement sur des
causes civiles. Bientôt les gens de toute catégorie reçurent l’ordre
de s’abstenir de toute œuvre servile, sous peine d’amende pour les
hommes libres, et de la flagellation pour les serviteurs.
Terreur et persécution
Plus tard, les dispositions de la loi exigèrent que les riches cou-
pables abandonnassent la moitié de leurs biens et que, s’ils s’obs-