Page 77 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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La liberté de conscience menacée
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la divine autorité du sabbat et l’origine humaine de l’institution qui
l’avait supplanté. Une décision papale du seizième siècle déclare ex-
pressément : “Tous les chrétiens doivent se souvenir que le septième
jour, consacré par Dieu, fut reconnu et observé non seulement par
les Juifs, mais aussi par tous les autres prétendus adorateurs de Dieu.
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Quant à nous, chrétiens, nous avons changé leur sabbat et lui avons
substitué le jour du Seigneur.”
Id., 281, 282
. Ceux qui frelataient
ainsi la loi de Dieu et se mettaient délibérément au-dessus de son
Auteur, n’ignoraient pas la gravité de leur acte.
On trouve un exemple frappant de la tactique de Rome à
l’égard des insoumis dans la longue et sanglante persécution di-
rigée contre les Vaudois, dont quelques-uns étaient observateurs du
sabbat. D’autres endurèrent également des souffrances pour leur
fidélité au quatrième commandement. L’histoire des églises d’Ethio-
pie est caractéristique. Au sein des ténèbres du Moyen Age, perdus
de vue par le monde, ces chrétiens de l’Afrique centrale avaient joui,
des siècles durant, de la liberté de servir Dieu selon leur foi. Mais
Rome finit par les découvrir, et l’empereur d’Abyssinie, circonvenu,
ne tarda pas à reconnaître le pape comme vicaire de Jésus-Christ.
D’autres concessions suivirent. Les chrétiens d’Ethiopie furent
contraints, par un édit, d’abandonner le sabbat sous les peines les
plus sévères voir
Church History of Ethiopia, 133, 312
. Mais la
domination papale devint bientôt si insupportable que les Abyssins
résolurent de la secouer. Après une lutte acharnée, les romanistes
furent bannis de l’empire, et l’ancienne foi fut rétablie. Dès qu’elles
eurent retrouvé leur indépendance, les églises africaines retournèrent
à l’observation du sabbat du quatrième commandement. Heureuses
d’avoir recouvré leur liberté, elles n’oublièrent jamais l’expérience
qu’elles avaient faite de la fraude, du fanatisme et du despotisme de
la puissance romaine. Elles ne demandaient pas mieux, dans leur
royaume solitaire, que de rester ignorées du reste de la chrétienté.
[75]
Un pouvoir prophétisé
Ces récits du passé révèlent clairement l’inimitié de Rome à
l’égard du vrai sabbat et de ses défenseurs, et les moyens qu’elle
emploie pour honorer l’institution qu’elle a créée. La Parole de