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Éducation
titudes et la fatigue de sa vie sauvage, les dangers incessants, la
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contrainte à laquelle il était soumis de fuir toujours plus loin, le ca-
ractère des hommes qui se rassemblaient autour de lui — “tous ceux
qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des créanciers ou qui
étaient mécontents” (
1 Samuel 22 :2
), tout cela rendait indispensable
une autodiscipline rigoureuse. Ces expériences éveillèrent et firent
grandir en lui ses capacités de meneur d’hommes, la bienveillance à
l’égard des opprimés et la haine de l’injustice. A travers ces années
d’attente et de danger, David apprit à trouver en Dieu son réconfort,
son soutien, sa vie. Il apprit que seul le pouvoir de Dieu l’amènerait
au trône et qu’il ne pourrait régner sagement qu’en se confiant à
la sagesse divine. C’est pour avoir été formé à la dure école de la
souffrance que David put laisser le souvenir — malheureusement
altéré par la faute qu’il commit ensuite — d’un roi qui “faisait droit
et justice à tout son peuple”
2 Samuel 8 :15
.
Cette discipline que David apprit dès sa jeunesse manqua à Salo-
mon. Pourtant celui-là semblait favorisé entre tous par sa condition,
son caractère, la vie qu’il menait. Les débuts du règne de Salomon,
jeune homme puis homme mûr plein de noblesse, bien-aimé de
son Dieu, laissaient espérer une prospérité et une gloire incompa-
rables. Les nations étaient en admiration devant les connaissances et
le discernement de celui auquel l’Eternel avait accordé la sagesse.
Mais s’enorgueillissant de sa prospérité, Salomon se détourna de
Dieu ; délaissant la joie de l’union avec son Seigneur, il rechercha la
satisfaction des sens. Ecoutons-le :
“J’ai exécuté de grands ouvrages : je me suis bâti des maisons ;
je me suis planté des vignobles ; je me suis fait des jardins et des
parcs, [...] J’ai acquis des esclaves hommes et femmes, [...] Je me
suis aussi amassé de l’argent et de l’or, précieux trésor des rois et
des provinces. Je me suis procuré des chanteurs et des chanteuses,
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et raffinement pour les humains, des dames en grand nombre. Je
suis devenu grand, et j’ai surpassé tous ceux qui étaient avant moi
à Jérusalem. [...] Tout ce que mes yeux ont réclamé, je ne les en ai
pas privés ; je n’ai refusé aucune joie à mon cœur ; car mon cœur
se réjouissait de tout mon travail ; [...] Puis, j’ai envisagé tous les
ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j’avais prise à
les faire ; et voici que tout est vanité et poursuite du vent, il n’en reste
rien sous le soleil. Alors j’ai envisagé de voir la sagesse, ainsi que la