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Éducation
une connaissance livresque. Il doit être placé dans les meilleures
conditions pour grandir à la fois physiquement et intellectuellement.
Les enfants ne sont pas seuls exposés au manque d’air et d’exer-
cice. Dans l’enseignement supérieur comme dans le premier cycle,
ces éléments indispensables à la santé sont encore trop souvent né-
gligés. Tant d’étudiants restent assis, jour après jour, dans une pièce
confinée, penchés sur leurs livres, la poitrine si comprimée qu’ils ne
peuvent pas respirer à fond, le sang circulant mal, les pieds froids,
la tête brûlante. Leur corps n’est pas suffisamment alimenté, leurs
muscles sont affaiblis, tout leur organisme est fatigué et malade. Ces
étudiants risquent d’être handicapés pour le restant de leurs jours. Ils
auraient pu quitter l’école avec des forces physiques et mentales ac-
crues s’ils avaient poursuivi leurs études dans de bonnes conditions,
en s’entraînant régulièrement au soleil et au grand air.
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L’étudiant qui dispose de temps et de moyens limités pour s’ins-
truire doit prendre conscience que les moments qu’il accorde à
l’exercice physique ne sont pas perdus. Celui qui sans cesse s’ab-
sorbe dans ses livres finira par constater que son esprit a perdu de
sa vivacité. Et ceux qui veillent à leur développement physique pro-
gresseront mieux dans le domaine intellectuel que s’ils consacraient
tout leur temps à l’étude.
L’esprit qui travaille toujours sur le même sujet perd son équi-
libre. Mais si les aptitudes physiques et mentales sont équitablement
entraînées, si les sujets de réflexion sont variés, toutes les facultés
pourront se développer sainement.
L’inactivité physique restreint les forces mentales mais aussi
morales. Les nerfs qui relient le cerveau à l’organisme entier sont
l’intermédiaire qu’utilise Dieu pour communiquer avec l’homme et
l’atteindre dans sa vie intérieure. Tout ce qui fait obstacle à la bonne
circulation de l’influx nerveux, affaiblissant ainsi les puissances
vitales et la réceptivité de l’esprit, rend plus difficile une croissance
morale.
En outre, le fait d’étudier sans mesure augmente l’afflux de sang
au cerveau et engendre une excitabilité maladive qui risque d’amoin-
drir la maîtrise de soi et qui trop souvent laisse prise aux coups de
tête et à l’inconstance. C’est la porte ouverte à la corruption. Le
mauvais usage ou le non-usage des forces physiques est grandement
responsable de la perversion du monde. L’orgueil, l’abondance et