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Travail manuel
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Le travail manuel mérite beaucoup plus d’attention qu’il n’en a
reçu jusqu’à présent. Les écoles devraient, en plus de la formation
mentale et morale la plus soignée, offrir les instruments les meilleurs
du développement physique et de l’éducation technique. L’ensei-
gnement dispensé devrait englober l’agriculture, les industries —
en proposant l’éventail le plus large possible de métiers utiles — ,
l’économie domestique, la cuisine saine, la couture, la confection, le
traitement des malades et d’autres sujets analogues. Des éducateurs
avertis devraient assurer ces enseignements dans des jardins, des
ateliers, des salles de soins prévus à cet effet.
Le travail doit être accompli consciencieusement et viser un
but défini. S’il faut avoir des connaissances dans divers métiers
d’artisanat, il est indispensable de se spécialiser dans un domaine
au moins. Chaque jeune, en quittant l’école, devrait, si besoin était,
pouvoir gagner sa vie grâce à ce qu’il a appris.
L’investissement que demande l’enseignement technique est le
plus gros obstacle à son développement dans les écoles. Mais le but
recherché mérite la dépense. Il n’y a rien d’aussi important que la
formation de la jeunesse, et chacune des dépenses qu’elle entraîne
se justifie.
Même sur le plan financier cet investissement se révélera être
une véritable économie. Tant de nos garçons seront ainsi dissuadés
de traîner dans les rues et dans les bars ; les frais occasionnés par le
jardinage, les ateliers, les bains épargneront les frais des hôpitaux
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et des centres de rééducation. Et qui peut mesurer la valeur, pour la
société et la nation, des jeunes habitués à l’ouvrage, qualifiés pour
un travail utile et fécond ?
Pour se délasser après l’étude, rien ne vaut l’exercice en plein
air, qui met en mouvement le corps entier. Aucun exercice manuel
n’égalera l’agriculture. Il faut s’appliquer davantage à faire naître
et à encourager l’intérêt pour les travaux agricoles. Le maître doit
attirer l’attention sur ce que la Bible dit de l’agriculture : selon le
plan de Dieu, l’homme devait cultiver la terre ; le premier homme,
chef de la création, avait reçu un jardin dont s’occuper ; et beaucoup
de grands hommes, de ceux qui sont l’honneur de la terre, ont été
des cultivateurs. Que le maître montre les avantages d’une telle vie.
“Même un roi est tributaire de la campagne”, dit le sage
Ecclésiaste
5 :8
. Du cultivateur, il est écrit : “Son Dieu lui a enseigné la marche à