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Travail manuel
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voir plus complet, une capacité de réaction en toute circonstance
— toutes ces qualités indispensables que seule l’expérience peut
donner.
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Le pasteur, le missionnaire, le maître qui savent assumer les
tâches quotidiennes avec compétence verront leur influence redou-
bler. Bien souvent le succès, parfois même la vie du missionnaire,
dépend de ses connaissances pratiques. Sa capacité à préparer un
repas, à faire face à un accident, une situation imprévue, à soigner
une maladie, à construire une maison, une église au besoin, marque
souvent la frontière entre sa réussite et son échec.
Beaucoup d’étudiants s’assureraient une éducation de grande
valeur s’ils subvenaient eux-mêmes à leurs propres besoins. Qu’au
lieu de contracter des dettes ou de dépendre de l’abnégation de leurs
parents, ils comptent sur eux-mêmes. Ils apprendront ainsi la va-
leur de l’argent, du temps, de la force, des occasions, et seront bien
loin de se laisser aller à des habitudes de paresse et de gaspillage.
Ils apprendront l’économie, l’application, l’abnégation, l’organisa-
tion, la persévérance, et s’ils maîtrisent ces qualités, ils seront alors
solidement armés pour la bataille de la vie. Leurs efforts pour se
prendre en charge mettraient les écoles à l’abri de ces dettes contre
lesquelles tant d’entre elles se débattent et qui limitent si souvent
leurs possibilités.
Il faut que les jeunes comprennent qu’éduquer n’est pas ap-
prendre à échapper aux tâches désagréables, aux fardeaux pesants
de la vie ; mais que le propos de toute éducation est d’alléger le
travail en apportant des méthodes meilleures et des aspirations plus
élevées. Le véritable but de la vie n’est pas de s’assurer les plus
grands profits, mais d’honorer le Créateur en accomplissant sa part
dans l’œuvre du monde, et en accordant son aide aux faibles et aux
ignorants.
Une des causes du mépris affiché à l’égard du travail manuel
est la négligence, le manque d’attention avec lequel il est si souvent
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exécuté. Il est fait par contrainte, non par goût. Celui qui l’accomplit
n’y met pas son cœur ; il ne se respecte pas lui-même et ne peut
espérer le respect des autres. L’éducation manuelle doit corriger
cette erreur ; elle doit développer des habitudes de précision et de
perfection. Il faut que les enfants apprennent à travailler avec déli-
catesse et méthode ; qu’ils apprennent à utiliser au mieux chaque