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Méthodes d’enseignement
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leurs capacités le leur permettront. Mais avant qu’ils se lancent dans
des études supérieures, ils doivent maîtriser les connaissances de
base. Cette évidence est trop souvent négligée. Dans les collèges,
les universités même, tant d’étudiants ont de sérieuses lacunes. Tant
d’entre eux consacrent leur temps à étudier les mathématiques supé-
rieures, qui sont incapables d’assurer une comptabilité élémentaire.
Tant étudient la diction, espérant pénétrer les secrets de l’éloquence,
qui sont incapables de lire de manière intelligible et sensible. Tant,
alors qu’ils ont terminé leurs études de rhétorique, ne savent ni
construire, ni orthographier une banale lettre.
Une connaissance approfondie des éléments de base ne devrait
pas être réclamée seulement au moment d’accéder à un degré supé-
rieur, mais devrait être un critère constamment valable.
Dans chacun des domaines de l’éducation il y a des objectifs
à atteindre de bien plus grande importance que ceux que vise une
connaissance purement technique. Prenons le langage, par exemple.
Il est plus important d’écrire et de parler avec aisance et précision
sa langue maternelle que d’étudier des langues étrangères, vivantes
ou mortes. Mais la formation dispensée par les règles de grammaire
ne peut être comparée à une autre, d’un niveau supérieur. Celle-ci,
dont nous allons parler, est en relation étroite avec le bonheur ou le
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malheur.
Avant tout, le langage doit être pur, bienveillant, franc — “l’ex-
pression d’une grâce intérieure”. Dieu dit : “Que tout ce qui est vrai,
tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout
ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est ver-
tueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées.”
Philippiens
4 :8
. Et l’expression découlera de la pensée.
La meilleure école pour cet apprentissage est la maison. Mais il
est si souvent négligé qu’il incombe au maître d’aider ses élèves à
acquérir une bonne manière de parler.
Le maître peut faire beaucoup pour détourner les enfants de ces
habitudes néfastes, fléaux de la société et de la famille, que sont la
médisance, le bavardage, la critique. Il ne doit épargner aucun effort
pour cela. Il faut que les étudiants soient pénétrés de l’idée que ces
façons de faire témoignent d’un manque de culture, de délicatesse, de
bonté ; elles nous empêchent de côtoyer les êtres réellement cultivés
de notre monde, et aussi les êtres célestes.