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La discipline
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L’éducateur sage cherche à établir la confiance, à développer le
sens de l’honneur. Les enfants et les jeunes ont besoin qu’on leur
fasse confiance ; les petits eux-mêmes ont une grande dignité ; tous
désirent qu’on ait foi en eux, qu’on les respecte, et c’est bien leur
droit. Ils ne devraient pas avoir le sentiment qu’ils ne peuvent aller et
venir sans être surveillés. La méfiance décourage et suscite les maux
que l’on voulait justement prévenir. Les maîtres ne surveilleront
pas sans cesse leurs élèves, comme s’ils soupçonnaient le mal, mais
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sauront reconnaître l’esprit agité et s’efforceront de neutraliser les
influences néfastes. Il faut que les jeunes sentent qu’on leur fait
confiance : il n’en est guère alors qui ne chercheront pas à s’en
montrer dignes.
Pour cette raison, il vaut mieux demander que commander ; celui
à qui on s’adresse a alors l’occasion de montrer sa fidélité. Son
obéissance est le résultat d’un choix, non d’une pression.
Les règles de la classe devraient exprimer, autant que possible,
l’avis de l’école. Chaque principe devrait être soumis à l’appréciation
des étudiants, pour qu’ils puissent en reconnaître le bien-fondé. Ils
trouveraient alors tout naturel de veiller à ce que soient respectées
des règles à l’élaboration desquelles ils auraient travaillé.
Ces règles devraient être peu nombreuses et mûrement réflé-
chies ; une fois établies, elles doivent être respectées : l’esprit ap-
prend à accepter ce qui ne peut être changé, et à s’y adapter ; mais le
manque de fermeté engendre l’envie, l’espoir, le doute, puis l’agita-
tion, l’excitation, l’indiscipline.
Il doit être bien clair que Dieu n’accepte aucun compromis avec
le mal. La désobéissance ne peut être tolérée ni à la maison, ni en
classe. Aucun des parents ni des maîtres qui ont à cœur le bien-être
de ceux qui leur sont confiés ne transigera avec l’obstination qui
défie l’autorité ou recourt au subterfuge, à l’échappatoire pour ne
pas obéir. Ce n’est pas l’amour mais le sentimentalisme qui transige
avec les mauvaises actions, qui tente, par des cajoleries, des cadeaux,
d’obtenir la soumission et qui finalement accepte autre chose que ce
qui était demandé.
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“Les stupides se moquent d’un sacrifice de culpabilité.”
Pro-
verbes 14 :9
. Veillons à ne pas traiter le péché à la légère. Il exerce
une puissance redoutable sur celui qu’il entraîne. “Le méchant est
pris dans ses propres fautes, il est retenu par les liens de son péché.”