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Éducation
Proverbes 5 :22
. Le plus grand tort que l’on puisse faire à un enfant,
à un jeune est de le laisser s’abandonner à de mauvaises habitudes.
Les jeunes ont un amour inné de la liberté, ils la désirent ; il
leur faut comprendre qu’ils ne peuvent jouir de cette bénédiction
inestimable qu’à travers leur obéissance à la loi divine, seule garante
de la véritable liberté. Elle dénonce et condamne ce qui dégrade et
asservit l’homme, protégeant ainsi des puissances du mal celui qui
la suit.
Voici ce que dit le psalmiste : “Je marcherai à l’aise, car je
recherche tes statuts. [...] Tes préceptes font mes délices, ce sont
mes conseillers.”
Psaumes 119 :45, 24
.
Dans notre application à corriger le mal, gardons-nous de la cri-
tique. Les observations incessantes désorientent mais ne redressent
pas. Tant d’esprits, des plus sensibles surtout, ne peuvent donner
leur mesure dans une ambiance lourde de blâmes sans bienveillance.
Les fleurs ne s’épanouissent pas sous un vent desséchant.
Un enfant que l’on reprend fréquemment pour la même faute
finit par penser que cette faute lui est personnelle et qu’il ne peut
lutter contre elle. C’est ainsi que naissent le découragement et le
désespoir, souvent cachés sous l’apparence de l’indifférence ou de
la bravade.
La réprimande n’atteint son objectif que lorsque celui qui a
commis une erreur la reconnaît et souhaite la corriger. Alors il faut
le guider vers la source du pardon et de la puissance, l’aider à garder
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sa dignité, lui insuffler le courage et l’espoir.
Cette tâche est la plus délicate, la plus difficile qui ait jamais
été confiée à un être humain. Elle nécessite un tact, une sensibilité
extrêmes, une connaissance profonde de l’être humain, une foi et
une patience célestes, une volonté intense de travailler, de veiller,
d’attendre. C’est une œuvre plus importante que toute autre.
Ceux qui veulent diriger les autres doivent d’abord se diriger
eux-mêmes. Si l’on s’emporte face à un enfant ou un jeune, on ne
fera qu’éveiller son ressentiment. Quand des parents ou un maître
s’irritent et s’exposent à parler inconsidérément, qu’ils se taisent. Il
y a dans le silence une vertu extraordinaire.
Le maître doit savoir qu’il rencontrera des tempéraments obsti-
nés, des cœurs endurcis. En face d’eux, il ne doit jamais oublier qu’il
a été enfant lui aussi, qu’il a eu lui aussi à apprendre la discipline.