Page 237 - fr_Éd(Ed)

Basic HTML Version

La discipline
233
Maintenant encore, malgré son âge, sa formation, son expérience,
il commet souvent des fautes et doit faire appel à l’indulgence, à la
patience. Il lui faut considérer qu’il a affaire à des êtres affligés des
mêmes tendances au mal que lui. Ils ont presque tout à apprendre,
et pour certains d’entre eux c’est beaucoup plus difficile que pour
d’autres. Le maître doit agir patiemment avec les élèves obtus, sans
blâmer leur ignorance, mais en saisissant chaque occasion de les en-
courager. Avec les élèves sensibles, fragiles, il doit se montrer plein
de délicatesse. La conscience de ses propres faiblesses l’amènera
à traiter sans cesse avec sympathie et patience ceux qui sont aux
prises avec des difficultés.
La règle de vie donnée par le Seigneur : “Ce que vous voulez que
les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux” (
Luc
[325]
6 :31
), devrait être adoptée par tous ceux qui assurent l’éducation des
enfants, des jeunes qui sont eux aussi membres de la famille divine,
héritiers de la vie. La règle du Christ doit être fidèlement respectée
à l’égard des plus jeunes, des moins doués, des plus maladroits, de
tous ceux aussi qui s’égarent et se rebellent.
Cela conduira le maître à éviter, autant que faire se peut, de
rendre publiques les fautes, les erreurs des élèves. Il se gardera
de blâmer, de punir en présence des autres. Il ne renverra jamais
un étudiant sans avoir tout tenté pour lui. Mais s’il s’avère que
l’étudiant lui-même ne tire aucun profit de sa présence à l’école,
alors que son attitude, son manque de respect à l’égard de l’autorité
deviennent nuisibles et contagieux, il faut le renvoyer. Cependant,
attention au renvoi public qui conduit tant d’êtres à l’imprudence, au
désastre ; lorsqu’il faut agir radicalement, l’affaire peut bien souvent
se traiter en privé. Que le maître fasse au mieux, avec discrétion, en
collaboration avec les parents.
Notre époque est particulièrement difficile à vivre pour la jeu-
nesse, environnée comme elle l’est de tentations ; alors qu’il est
facile de se laisser aller à la dérive, il faut tant d’efforts pour remon-
ter le courant. Les écoles devraient être des “villes de refuge” pour
les jeunes, des endroits où leurs “folies” seraient considérées avec
patience et sagesse. Les maîtres qui ont conscience de leurs respon-
sabilités écarteront de leur cœur, de leur vie, tout ce qui pourrait
les empêcher de s’occuper au mieux des élèves têtus et insoumis.
Leurs paroles seront pleines d’amour et de tendresse, de patience et