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Évangéliser
Plus les ministres de l’Évangile connaîtront le Christ et se pénétre-
ront de son esprit, plus ils prêcheront avec puissance la simple vérité
dont il est le centre. —
The Review and Herald, 24 mars 1896
.
Les risques de l’éloquence
— Le prédicateur peut, au moyen
de descriptions poétiques et d’évocations imaginaires, se transporter
jusqu’au ciel, ce qui plaît aux sens et comble l’imagination ; mais
par ailleurs, les expériences de la vie courante et les nécessités du
quotidien sont éludées et les vérités d’un intérêt vital ne sont pas
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mises en relief. Les besoins immédiats, les difficultés présentes
exigent dans l’instant même aide et force : la foi rendue agissante
par l’amour et qui purifie l’âme, non des paroles qui n’ont aucun
effet sur la conduite de la vie chrétienne pratique.
Le prédicateur peut s’imaginer qu’avec son éloquence affectée,
il a merveilleusement réussi à nourrir le troupeau de Dieu ; de leur
côté, les auditeurs peuvent croire qu’ils n’avaient jamais entendu
d’aussi belles choses et jamais vu la vérité exposée dans un langage
aussi enchanteur ; et comme Dieu leur a été présenté dans toute sa
majesté, ils sont frappés d’émotion. Mais d’après le principe de
cause à effet, tout cet engouement a pour origine ces représentations
imaginaires. Ce peut être la vérité, mais, la plupart du temps, elles
ne constituent pas la nourriture capable de fortifier les âmes pour les
luttes quotidiennes de l’existence. —
Manuscrit 59, 1900
.
Vérités premières et questions secondaires
— Les frères ne
devraient pas s’imaginer que c’est une bonne chose de prendre ses
distances quand on ne conçoit pas exactement de la même façon
toutes les questions secondaires. Si les frères sont d’accord sur
les vérités principales, ils ne devraient pas être en désaccord et se
quereller sur des points d’importance très secondaire. S’attarder
sur des questions embarrassantes, qui après tout ne sont pas d’une
importance vitale, tend à détourner l’esprit des vérités primordiales
relatives au salut de l’âme. Les frères devraient faire preuve de
modestie quand ils attirent l’attention sur ces sujets accessoires sur
lesquels ils ne sont souvent pas au clair eux-mêmes, et qui ne sont
pas essentiels pour le salut. ...
J’ai vu que c’est là un stratagème de l’ennemi qui consiste à ca-
naliser l’esprit des hommes vers un sujet obscur et sans importance,
qui n’a pas été pleinement révélé ou qui n’est pas indispensable au
salut. On en fait alors le thème majeur, la “vérité présente”, alors que