L’économat chrétien
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C’est une méthode inventée par des esprits charnels pour s’assurer
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des fonds sans que cela leur coûte le moindre sacrifice. ...
Tenons-nous à l’écart de toutes ces corruptions, dissipations et
fêtes de l’Église, qui ont une influence [désastreuse] sur les jeunes
et les aînés. Nous n’avons pas le droit de jeter sur ces choses le
manteau de la sainteté parce que les fonds que l’on en retire sont
utilisés au profit de l’Église. De telles offrandes sont boiteuses et
viciées et elles portent en elles la malédiction de Dieu. Elles sont le
prix des âmes. Du haut de la chaire, on peut prendre la défense de
telles fêtes, danses, loteries, kermesses et banquets luxueux ; mais
nous, abstenons-nous de participer à aucune de ces choses, car en y
participant nous encourrons le déplaisir de Dieu. Nous ne proposons
pas de faire appel aux désirs de l’appétit ou de recourir à des amuse-
ments charnels pour encourager ceux qui professent suivre le Christ
à donner une partie des fonds qui leur ont été confiés par Dieu. S’ils
ne la font pas de bon cœur, pour l’amour du Christ, leur offrande
ne sera, en aucun cas, acceptable aux yeux de Dieu. —
Conseils à
l’économe, 212, 213
(Publ. 1878).
Corrompus par festins et réjouissances
— Il faut déplorer le
fait que des considérations sacrées et éternelles n’aient pas ce même
pouvoir d’ouvrir les cœurs de ceux qui se disent chrétiens, pour
qu’ils fassent des offrandes volontaires afin de soutenir l’Évangile,
que ne l’ont ces appâts séduisants présentés par les fêtes et les
réjouissances en général. Il est triste de devoir constater que ces
mobiles prévalent, tandis que les choses sacrées et éternelles n’ont
pas la force d’influencer les cœurs pour qu’ils s’engagent dans des
œuvres de bienfaisance.
Le plan de Moïse dans le désert pour recueillir des fonds fut
couronné de succès. Aucune contrainte ne fut nécessaire. Moïse
n’organisa pas de grande fête. Il n’invita pas le peuple à partici-
per à des scènes de réjouissances, de danses et de toutes sortes de
divertissements. De même, il n’institua aucune loterie, ni rien de
profane en vue d’obtenir des fonds pour ériger le tabernacle de Dieu
dans le désert. Dieu ordonna à Moïse d’inviter les enfants d’Israël à
apporter leurs offrandes. Moïse devait accepter toute offrande faite
par celui qui la présentait de bon cœur. Ces offrandes volontaires
affluèrent en si grand nombre que Moïse dut annoncer qu’il y en
avait suffisamment. Ils devaient cesser d’apporter leurs présents ; car
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