L’expérience et les méthodes d’Ellen White
447
fait une visite dans une maison rustique dans les bois vingt-deux ans
auparavant. Elle nous avait servi des rafraîchissements et je lui avais
laissé un petit livre intitulé
Experience and Views
.
Cette sœur me dit qu’elle avait prêté ce petit livre à ses voisins, au
moment où de nouvelles familles étaient venues s’établir à proximité
de son domicile, si bien que le livre était maintenant en piteux
état ; et elle me dit qu’elle désirait grandement en obtenir un autre
exemplaire. Celui-ci avait beaucoup intéressé ses voisins qui étaient
désireux de faire la connaissance de l’auteur. Elle ajouta que lorsque
je lui avais rendu visite, je lui avais parlé de Jésus et de la splendeur
du ciel, et que mes paroles étaient empreintes d’une telle ferveur
qu’elle avait été conquise et qu’elle ne les avait jamais oubliées.
[405]
Depuis, le Seigneur avait envoyé des prédicateurs pour enseigner
la vérité et maintenant, il y avait là tout un groupe qui observait le
sabbat. Ce petit livre, désormais pratiquement hors d’usage, passé
de main en main, accomplissant son travail silencieux, avait eu une
influence telle que le terrain avait été prêt à recevoir la semence de
la vérité.
Je me souviens très bien du long voyage que nous avons fait voici
vingt-deux ans, dans le Michigan. Nous nous rendions alors à Ver-
gennes où nous devions tenir une réunion. Nous étions à vingt-quatre
kilomètres de notre lieu de destination. Notre cocher était passé bien
des fois sur cette route et elle ne lui était donc pas inconnue, mais
il fut bien obligé de reconnaître qu’il s’était égaré. Ce jour-là, nous
n’avons pas parcouru moins de soixante-cinq kilomètres à travers
bois, au milieu de bûches et d’arbres abattus, où l’on ne voyait pas
la moindre trace d’une route. ...
Nous ne pouvions pas comprendre pourquoi nous étions
contraints à errer ainsi dans ce lieu désert. On imagine facilement
notre joie lorsque nous aperçûmes une clairière au milieu de laquelle
se trouvait une maison de bois où nous avons trouvé la sœur dont
je viens de parler. Elle nous accueillit très aimablement chez elle
et nous offrit des rafraîchissements que nous avons acceptés volon-
tiers. Tandis que nous nous reposions, j’ai parlé avec la famille et
lui ai donc laissé le petit livre. Celui-ci a été accepté avec joie et fut
conservé dans ce foyer jusqu’à ce jour.
Pendant vingt-deux ans, nos longues allées et venues au cours
de ce voyage nous paraissaient inexplicables, mais voici que nous