Égoïsme et égocentrisme
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n’emploierait aucun moyen humain pour demeurer fidèle ou pour
s’imposer. Son renoncement total à lui-même avait été prédit en ces
termes : “Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, et ne la fera
point entendre dans les rues. Il ne brisera point le roseau cassé, et
il n’éteindra point la mèche qui brûle encore.” —
Prophètes et rois,
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(1917).
Remède divin.
— L’homme a tendance à se considérer comme
plus excellent que son frère, à travailler pour soi, à rechercher la
première place ; ceci engendre fréquemment de mauvais soupçons
et de l’amertume. L’ordonnance qui précède la cène du Seigneur
a pour but de dissiper ces malentendus, d’arracher l’homme à son
égoïsme, de lui inspirer l’humilité du cœur qui le disposera à servir
son frère.
Celui qui veille du haut des cieux est présent dans ces occasions
pour nous aider à sonder nos cœurs, à éprouver la conviction du
péché et à obtenir l’heureuse assurance du pardon. Le Christ est là,
avec la plénitude de sa grâce, pour donner un cours différent à nos
pensées qui suivent habituellement une direction égoïste. Le Saint
Esprit éveille la sensibilité de ceux qui agissent à l’exemple de leur
Maître.
Quand nous nous rappelons l’humiliation du Sauveur, une pen-
sée en évoque une autre, et il se forme une chaîne de souvenirs de la
grande bonté de Dieu et de l’affection dévouée de nos amis terrestres.
Les bénédictions oubliées, les grâces dont on a abusé, les bienfaits
méconnus se présentent à l’esprit. Des racines d’amertume, qui ont
banni de nos cœurs la plante précieuse de l’amour, sont mises en
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évidence. Les défauts de caractère, les devoirs négligés, l’ingrati-
tude envers Dieu, la froideur à l’égard de nos frères, tout cela est
rappelé à notre souvenir. Le péché paraît alors tel que Dieu le voit.
Nous cessons de nous complaire en nous-mêmes, pour exercer une
censure sévère envers nous et nous humilier. Nous avons la force de
briser toutes les barrières qui se sont élevées contre les frères. Les
mauvaises pensées et les médisances sont rejetées. Les péchés sont
confessés et pardonnés. La grâce conquérante du Christ entre dans
l’âme, et l’amour du Christ resserre les cœurs dans une heureuse
unité. —
Jésus Christ, 653, 654
(1898).
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