Page 25 - Heureux ceux qui (1995)

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Les béatitudes
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“Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce.”
Jean 1 :16
.
“Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.”
Par nature l’homme a un cœur froid, indifférent, ombrageux.
Lorsqu’il manifeste un esprit de pitié ou de pardon, il ne le fait pas
de lui-même, mais seulement sous l’influence de l’Esprit de Dieu.
“Nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier.”
1 Jean 4 :19
.
Dieu est la source de toute miséricorde. Il s’appelle “miséricor-
dieux et compatissant”.
Exode 34 :6
. Il ne nous traite pas selon nos
péchés ; il ne nous demande pas d’être dignes de son amour, mais il
nous comble de ses largesses pour que nous le devenions. Dieu n’est
pas vindicatif ; il ne cherche pas à punir, mais à sauver. La sévérité
même dont parfois il fait preuve dans ses interventions a pour but le
salut du méchant. Il désire ardemment soulager les hommes de leurs
maux et répandre son baume sur leurs blessures. Et s’il “ne tient
pas le coupable pour innocent” (
Exode 34 :7
), il désire cependant le
délivrer de sa culpabilité.
Les miséricordieux sont “participants de la nature divine” ;
l’amour compatissant de Dieu trouve en eux son expression. Tous
ceux dont le cœur sympathise avec l’Amour infini chercheront à
guérir au lieu de condamner. La présence du Christ dans l’âme est
une source qui ne tarira jamais. Là où il demeure, sa bonté sera
débordante.
Quand il entend l’appel des égarés, de ceux qui sont tentés et des
malheureuses victimes de la misère et du péché, le chrétien ne se
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demande pas : “Sont-ils dignes ?” mais plutôt : “Comment puis-je
leur être utile ?” Dans les hommes les plus dégradés, les plus souillés,
il voit des êtres pour le salut desquels Jésus est mort et pour lesquels
il a confié à ses disciples le ministère de la réconciliation.
Les miséricordieux sont ceux qui ont compassion des pauvres,
des affligés et des opprimés. Job déclare : “Car je sauvais le pauvre
qui implorait du secours, et l’orphelin qui manquait d’appui. La
bénédiction du malheureux venait sur moi ; je remplissais de joie
le cœur de la veuve. Je me revêtais de la justice et je lui servais de
vêtement, j’avais ma droiture pour manteau et pour turban. J’étais