Page 35 - Heureux ceux qui (1995)

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Les béatitudes
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2 :11
. En choisissant Abraham il n’avait pas simplement pour but
d’en faire son ami personnel mais bien un intermédiaire qui ferait
connaître au monde les privilèges qu’il désirait accorder aux nations.
Dans la dernière prière que Jésus prononça en faveur de ses dis-
ciples, avant la crucifixion, il dit : “Je me sanctifie moi-même pour
eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.”
Jean 17 :19
.
De même, les chrétiens qui auront été purifiés par la vérité posséde-
ront les qualités qui préserveront le monde d’une corruption morale
complète.
Le sel doit être mélangé à la substance à laquelle on l’ajoute ; il
faut qu’il la pénètre pour pouvoir la conserver. C’est grâce à notre
contact personnel et notre affection que le monde peut être touché
par la puissance de l’Évangile. Les hommes ne sont pas sauvés
par groupes, mais individuellement. L’influence personnelle est une
puissance. Il faut que nous nous approchions tout près de ceux
auxquels nous désirons faire du bien.
La saveur du sel représente la puissance vitale du chrétien,
l’amour de Jésus dans le cœur, la justice du Christ imprégnant la vie.
L’amour du Sauveur est expansif et actif. S’il habite en nos cœurs, il
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rayonnera sur ceux qui nous entourent. Nous fraterniserons avec eux
jusqu’à ce que leurs cœurs soient réchauffés par nos attentions dés-
intéressées et par notre amour. Les croyants sincères répandent une
énergie vitale, active, qui communique une nouvelle force morale
aux âmes pour lesquelles ils travaillent. Ce n’est pas la puissance de
l’homme, mais celle du Saint-Esprit qui accomplit cette œuvre de
transformation.
Et Jésus ajoute cet avertissement solennel : “Si le sel perd sa
saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté
dehors, et foulé aux pieds par les hommes.”
Tandis que Jésus prononçait ces paroles, ses auditeurs pouvaient
voir en effet étinceler, sur les sentiers, le sel sans saveur qu’on y
avait jeté. Cette image représentait à merveille l’état des pharisiens
et l’effet de leur religion sur la société. Elle représente aussi la vie
de toute âme d’où la puissance de la grâce de Dieu s’est retirée, la
laissant froide et sans Sauveur. Quelle que soit sa profession de foi,
une telle âme est considérée par les anges et par les hommes comme
insipide et désagréable. C’est à elle que le Christ dit : “Puisses-tu
être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni