Page 43 - Heureux ceux qui (1995)

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La spiritualité de la loi
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qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne
l’iniquité, la rébellion et le péché.”
Exode 34 :6, 7
.
La loi du Sinaï était l’énoncé du principe de l’amour. Elle révélait
à la terre la loi du Ciel. Elle fut confiée à un Médiateur dont la divine
puissance amènerait les hommes à aimer ses exigences. Dieu en
avait indiqué le but à Israël par ces paroles : “Vous serez pour moi
des hommes saints.”
Exode 22 :31
.
Mais Israël n’avait pas saisi le caractère spirituel de la loi et trop
souvent son obéissance n’était que formalisme, et non élan du cœur.
Dans son caractère et dans sa vie, Jésus refléta les attributs de Dieu :
la sainteté, la bienveillance, l’amour paternel. Il soulignait l’inutilité
d’une obéissance purement extérieure. Mais les chefs juifs, qui ne
comprenaient pas ses paroles, l’accusèrent de considérer avec trop
de légèreté les exigences de la loi. Et, quand il leur présenta les
vérités fondamentales de l’obéissance demandée par Dieu, aveuglés
par les formes, ils l’accusèrent de chercher à annuler la loi.
Quoique prononcées avec calme, les paroles de Jésus étaient
empreintes d’une fermeté et d’une puissance qui touchaient les
cœurs. Les pharisiens s’attendaient à l’entendre parler des traditions
des rabbins et de leurs ordonnances ; mais il n’en fit rien, et “ils
étaient frappés de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité,
et non pas comme leurs scribes”.
Matthieu 7 :29
. Ils sentirent la
différence considérable qui existait entre leur enseignement et le
sien. Ils virent que la majesté, la pureté et la beauté de la vérité,
ainsi que sa profonde et douce influence, s’emparaient de nombreux
esprits et que l’amour et la tendresse du Sauveur lui gagnaient tous
les cœurs. Les rabbins comprirent que sa doctrine allait anéantir leur
enseignement en renversant le mur qui les séparait du peuple et qui
flattait tant leur orgueil et leur exclusivisme. Aussi, redoutant qu’il
n’attirât tous les hommes à lui si on ne l’en empêchait, devenant
nettement hostiles, ils guettèrent l’occasion de le décrier aux yeux
du peuple et permirent ainsi au Sanhédrin de le condamner à mort.
Des espions observaient attentivement Jésus tandis que, sur la
montagne, il exposait les principes de la justice. Encouragés par
les pharisiens, certains parmi le peuple murmuraient que son ensei-
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gnement s’opposait aux préceptes que Dieu avait donnés au Sinaï.
Accusation gratuite, car rien dans les paroles du Sauveur ne pouvait
jeter le moindre doute dans l’esprit de ses auditeurs sur les insti-