Page 51 - Heureux ceux qui (1995)

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La spiritualité de la loi
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“Va d’abord te réconcilier avec ton frère.”
L’amour de Dieu est plus qu’une simple négation ; c’est un prin-
cipe positif et actif, une source vive et jaillissante toujours prête
à venir en aide à autrui. Si l’amour du Christ demeure en nous,
non seulement nos cœurs ne pourront plus abriter de haine envers
nos semblables, mais nous chercherons par tous les moyens à leur
témoigner de l’intérêt et de l’affection.
Jésus a dit : “Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que
là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse
là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton
frère ; puis, viens présenter ton offrande.” L’offrande de celui qui se
présentait devant l’autel était un acte de foi par lequel il déclarait
croire qu’en son Sauveur il avait part à la miséricorde et à l’amour
de Dieu. Mais exprimer sa foi en un amour divin qui pardonne, alors
qu’on entretient en soi un esprit dur et implacable, ne serait qu’une
comédie.
Lorsqu’un soi-disant enfant de Dieu lèse un frère ou l’offense,
il présente à ce frère le caractère de Dieu sous un faux aspect. Pour
que l’harmonie règne entre Dieu et le pécheur, il faut que l’homme
avoue et reconnaisse ses torts. Il est possible que notre frère soit
plus coupable à notre égard que nous ne le sommes vis-à-vis de lui,
mais cela ne diminue en rien notre responsabilité. Si, au moment
de nous présenter devant Dieu, nous nous souvenons que quelqu’un
nourrit envers nous quelque rancœur, laissons là notre requête ou
notre action de grâces et allons trouver la personne avec laquelle
nous avons eu un différend. Confessons-lui humblement notre faute
et demandons-lui pardon.
Si, d’une manière ou d’une autre, nous avons lésé quelqu’un,
nous devons réparer nos torts. Avons-nous, sans le vouloir, porté
un faux témoignage, répété inexactement les paroles de quelqu’un,
ou, d’une façon quelconque, porté préjudice à son influence ? Si
oui, allons auprès de la personne en question, et rétractons toute
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déclaration calomnieuse.
Combien de maux pourraient être évités si, lorsque des griefs
surgissent entre frères, les intéressés en parlaient entre eux dans un
esprit d’amour chrétien au lieu de les exposer à droite et à gauche !
Combien de ces racines d’amertume qui séparent tant de frères