Page 53 - Heureux ceux qui (1995)

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La spiritualité de la loi
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L’Évangile a pour but de racheter les âmes que Satan a dégradées
et réduites en esclavage, et de les amener à la liberté glorieuse des
fils de Dieu. Le dessein de Dieu n’est pas seulement de soulager
les souffrances qui sont le résultat inévitable du péché, mais de
nous arracher au péché lui-même. Une âme souillée et dégradée
doit être purifiée et transformée avant d’être revêtue de “la grâce de
l’Éternel” et rendue “semblable à l’image de son Fils”. “Ce sont des
choses que l’œil n’a pas vues, que l’oreille n’a pas entendues, et qui
ne sont pas montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a
préparées pour ceux qui l’aiment.”
Psaumes 90 :17
;
Romains 8 :29
;
1 Corinthiens 2 :9
. L’éternité seule révélera la glorieuse destinée de
l’homme régénéré à l’image de Dieu.
Pour atteindre un idéal si élevé, il faut sacrifier tout ce qui est
pour l’âme une occasion de chute. C’est par la volonté que le péché
a prise sur l’homme. La volonté de renoncer au mal est comparée
au sacrifice d’un œil ou d’une main. Il nous semble parfois que se
soumettre à la volonté de Dieu, c’est consentir à traverser l’existence
en mutilé ou en infirme. Il est préférable, dit Jésus, de mutiler le
moi, de l’amputer, de le diminuer, si ce sacrifice nous assure l’entrée
dans la vie. Ce que vous regardez comme un malheur vous ouvre,
en réalité, la porte du plus grand bonheur.
Dieu étant la source de la vie, nous ne pouvons obtenir cette vie
que si nous sommes en communion avec lui. Séparés de Dieu, nous
pouvons apparemment exister pendant un certain temps, mais nous
ne possédons pas la vie. “Celle qui vit dans les plaisirs est morte,
quoique vivante.”
1 Timothée 5 :6
. Ce n’est que lorsque nous lui
abandonnons notre volonté que Dieu peut nous insuffler la sienne.
C’est uniquement en renonçant à nous-mêmes, dit Jésus, que nous
pourrons recevoir cette vie qui seule nous permettra de vaincre les
péchés secrets dont nous avons parlé. Il nous est peutêtre possible
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de les dissimuler au fond de notre cœur et de les cacher aux yeux de
nos semblables, mais que ferons-nous en la présence de Dieu ?
En vous aimant vous-même au point de refuser de soumettre
votre volonté à Dieu, vous choisissez la mort. Car, pour le péché, où
qu’il se trouve, Dieu est un feu consumant et si vous choisissez le
péché, si vous refusez de vous en séparer, la présence de Dieu vous
consumera tous deux en même temps.