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Dans son temple
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Le Christ parlait avec une autorité royale : aucune puissance ne
pouvait résister à son aspect et au ton de sa voix. Ils comprirent,
comme ils ne l’avaient jamais compris auparavant, qu’ils n’étaient
que des hypocrites et des voleurs. La divinité éclatant à travers son
humanité, ils n’aperçurent pas seulement l’indignation qui paraissait
sur son visage ; ils saisirent aussi la portée de ses paroles. Ils se
crurent devant le trône du Juge éternel prononçant sur eux un verdict
pour le temps et pour l’éternité. Convaincus alors que le Christ était
prophète, plusieurs même crurent à sa messianité. Le Saint-Esprit fit
passer comme en un éclair, devant leurs esprits, les déclarations des
prophètes touchant le Christ. Obéiront-ils à cette conviction ?
Ils ne veulent pas se repentir. Ils voient comment a été éveillée
la sympathie du Christ pour les pauvres, et comment eux se sont
rendus coupables d’extorsion envers le peuple. Ils haïssent ce Christ
qui devine leurs pensées. La réprimande infligée par lui en public
a blessé leur orgueil, et l’influence grandissante qu’il exerce sur le
peuple excite leur envie. Ils décident de lui lancer un défi, le mettant
en demeure de déclarer par quelle puissance il vient d’agir.
Lentement et délibérément, le cœur rempli de haine, ils re-
viennent au temple. Comme tout a changé depuis leur départ ! En
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s’enfuyant, ils ont laissé les pauvres derrière eux ; ceux-ci consi-
dèrent maintenant Jésus, dont l’aspect exprime l’amour. Les larmes
aux yeux, il dit à ces âmes tremblantes réunies autour de lui : Ne
craignez point. Je vous délivrerai et vous me glorifierez. C’est pour
cela que je suis venu dans le monde.
Le peuple se presse autour du Christ avec des appels émouvants,
le suppliant de les bénir. Son oreille recueille tous les cris. Il se
penche avec une pitié qui surpasse la tendresse d’une mère sur les
petits qui souffrent. Il s’occupe de tous. Chacun est guéri de ses
maladies. Les lèvres des muets s’ouvrent à la louange ; les aveugles
contemplent le visage de leur Guérisseur ; les cœurs des souffrants
sont réjouis.
C’est une véritable révélation pour les prêtres et les officiers
du temple, témoins de cette grande œuvre. Les gens décrivent les
douleurs qu’ils ont endurées, leurs espérances déçues, les jours pé-
nibles, les nuits sans sommeil. La dernière étincelle d’espoir semblait
éteinte quand le Christ les a guéris. Mon fardeau était bien lourd,
raconte l’un d’eux ; mais j’ai trouvé du secours. Celui-ci est le Fils