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Jésus-Christ
même effet que la lecture de la loi aux jours de Josias et d’Esdras
qu’il s’ensuivrait une œuvre profonde de repentance et de retour au
Seigneur. Il avait sacrifié sa vie entière pour le succès de sa mission.
Etait-ce en vain ?
Jean était troublé en voyant que par attachement pour lui ses
disciples nourrissaient des doutes au sujet de Jésus. Avait-il tra-
vaillé en vain pour eux ? Etait-ce parce qu’il avait été infidèle dans
l’accomplissement de sa mission que son œuvre avait pris fin ? Si
le Libérateur promis était venu, si Jean avait été jugé fidèle à sa
vocation, Jésus n’allait-il pas détrôner l’oppresseur et libérer le pré-
curseur ?
Néanmoins le Baptiste ne renonça pas à sa foi au Christ. Le
souvenir de la voix céleste et de la colombe descendue sur Jésus, la
pureté immaculée du Christ, la puissance du Saint-Esprit qui avait
accompagné Jean alors qu’il se trouvait en présence du Sauveur, le
témoignage des Ecritures prophétiques, tout cela attestait que Jésus
de Nazareth était celui qui avait été promis.
Jean ne voulait pas discuter ses doutes et ses sujets d’anxiété avec
ses compagnons. Il préféra s’enquérir auprès de Jésus. Il confia donc
un message à deux de ses disciples, dans l’espoir qu’une entrevue
avec le Sauveur confirmerait leur foi et donnerait une assurance à
leurs frères. Il désirait ardemment un mot du Christ à son intention.
Les disciples se présentèrent à Jésus avec leur message : “Es-tu
celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?”
Peu de temps s’était écoulé depuis que le Baptiste avait dit, en dé-
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signant Jésus : “Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde !
... C’est lui qui vient après moi, lui qui m’a précédé
” Or maintenant
la question était posée : “Es-tu celui qui doit venir ?” Combien la
nature humaine est décevante ! Si Jean, le fidèle précurseur, ne par-
venait pas à discerner la mission du Christ, que pouvait-on attendre
de la multitude égoïste ?
Le Sauveur ne répondit pas immédiatement à la question des
disciples. Etonnés par son silence, ils voyaient venir à lui les malades
et les infirmes, désireux d’être guéris. Les aveugles se frayaient
un chemin à travers la foule, en tâtonnant ; des malades de toute
1.
2 Chroniques 34
;
Néhémie 8 :9
.
2.
Jean 1 :29, 30
, version Lausanne.