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Jésus-Christ
Quel contraste entre ce qu’il enseignait au sujet du nouveau
royaume et ce qu’avait dit leur ancien ! Il ne leur promettait pas de
les délivrer du joug romain. Ayant entendu parler de ses miracles, ils
avaient espéré qu’il interviendrait puissamment en leur faveur, mais
rien ne laissait présager chez lui une telle intention.
Leurs cœurs s’étant ouverts au doute, ils s’endurcirent d’autant
plus qu’ils avaient été momentanément attendris. Satan ne voulait
pas que la vue fût rendue aux aveugles ce jour-là, et que la liberté fût
offerte aux âmes retenues dans l’esclavage. Il déploya donc tous ses
efforts pour les emprisonner dans l’incrédulité. La conviction qu’ils
avaient eue d’abord, que c’était leur Rédempteur qui leur parlait, ne
tarda pas à s’évanouir.
Jésus leur donna une preuve de sa divinité en dévoilant leurs
pensées secrètes. Il leur dit : “Certainement vous me citerez ce
proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même ; tout ce qui s’est produit
à Capernaüm et que nous avons appris, fais-le ici dans ta patrie. Il
dit encore : En vérité, je vous le dis, aucun prophète n’est bien reçu
dans sa patrie. C’est la vérité que je vous dis : Il y avait beaucoup
de veuves en Israël aux jours d’Elie, lorsque le ciel fut fermé trois
ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur tout le pays ;
et cependant Elie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est
vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait
aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée ; et
cependant aucun d’eux ne fut purifié, si ce n’est Naaman le Syrien.”
Ces récits tirés de la vie des prophètes constituaient la réponse de
Jésus aux questions de ses auditeurs. Les serviteurs de Dieu à qui une
œuvre particulière était confiée ne reçurent pas la permission de tra-
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vailler chez un peuple au cœur endurci et incrédule. Seuls les cœurs
sensibles, ouverts à la foi, furent favorisés par des manifestations de
puissance de la part des prophètes. Aux jours d’Elie, les Israélites
s’étaient éloignés de Dieu. Attachés à leurs péchés, ils avaient rejeté
les avertissements que l’Esprit leur adressait par les messagers du
Seigneur. De cette manière ils obstruèrent les canaux par lesquels
la bénédiction divine eût pu les atteindre. Le Seigneur passa outre,
sans s’arrêter aux demeures d’Israël, et trouva un refuge pour son
serviteur dans un pays païen, chez une femme n’appartenant pas au
peuple élu. Cette femme eut cet avantage parce qu’elle avait suivi la
lumière dont elle disposait et parce que son cœur restait ouvert aux