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A Capernaüm
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brillaient dans chacun de ses regards, dans chacune de ses paroles, il
n’eût pas rassemblé de si grandes foules autour de lui. Les affligés
qui accouraient à lui sentaient qu’il prenait part à leurs intérêts
comme un ami fidèle et tendre ; aussi désiraient-ils mieux connaître
les vérités qu’il enseignait. On sentait que le ciel s’était rapproché.
On désirait jouir longtemps de sa présence et rester toujours sous
l’influence de son amour réconfortant.
Jésus surveillait avec un intérêt intense l’expression changeante
de ses auditeurs. Les visages exprimaient-ils intérêt et plaisir ? Il en
éprouvait de la satisfaction. Le Sauveur constatait avec joie que les
flèches de la vérité atteignaient les âmes à travers les barrières de
l’égoïsme, amenant la contrition d’abord, puis la gratitude. Quand,
promenant ses regards sur son vaste auditoire, il y reconnaissait
des personnes qu’il avait déjà vues, la joie éclairait son visage. Il
découvrait en elles de possibles sujets pour son royaume. Quand la
vérité, dite avec franchise, frappait une idole chérie, il apercevait un
changement d’expression : un regard froid, distant, disait assez que
la lumière n’était pas accueillie. Son cœur était transpercé de part en
part à la vue d’hommes refusant d’accepter le message de paix.
Dans la synagogue, Jésus parlait du royaume qu’il était venu
établir, et de la mission qu’il devait accomplir en délivrant les captifs
de Satan. Il fut interrompu par un cri déchirant. Un aliéné s’élança
de la foule, criant : “Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Tu es
venu nous perdre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu
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Tous étaient dans la confusion et la crainte. Les auditeurs du
Christ étaient distraits, et ses paroles n’étaient plus écoutées. C’était
là le but que Satan s’était proposé en introduisant sa victime dans
la synagogue. Mais Jésus reprit le démon : “Tais-toi et sors de cet
homme. Le démon projeta celui-ci au milieu (de l’assemblée) et
sortit de lui sans lui faire aucun mal.”
Ce misérable avait eu l’esprit obscurci par Satan ; la présence du
Sauveur fit pénétrer en lui un rayon de lumière. Il désira échapper
à la domination de Satan ; mais le démon s’opposait à la puissance
du Christ. Quand cet homme voulut implorer le secours de Jésus, le
mauvais esprit plaça ses propres paroles dans sa bouche et lui arra-
cha un cri de terreur. Le démoniaque se rendait cependant compte,
2.
Luc 4 :34
.