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Tu peux me rendre pur
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L’Ecriture souligne l’insistance avec laquelle Jésus enjoignit
le silence et ordonna une prompte démarche. “Jésus le renvoya
aussitôt, avec de sévères recommandations, et lui dit : Garde-toi de
rien dire à personne ; mais va te montrer au prêtre, et fais pour ta
purification l’offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve
de témoignage.” Si les prêtres avaient connu la guérison du lépreux,
la haine qu’ils éprouvaient pour le Christ aurait pu leur dicter une
sentence non conforme à la vérité. Jésus voulait donc que cet homme
se présentât au temple avant que le bruit du miracle y fût parvenu. Le
lépreux guéri obtiendrait alors une décision impartiale, et recevrait
l’autorisation de rejoindre les siens.
Le Christ avait d’autres raisons pour enjoindre le silence à cet
homme. Le Sauveur savait que ses ennemis cherchaient toujours
à limiter son activité et à éloigner de lui le peuple. Il savait qu’au
cas où la nouvelle de la guérison du lépreux se répandrait, d’autres
malheureux affligés du terrible mal accourraient auprès de lui et
l’on ferait courir le bruit que la population était contaminée par leur
contact. La guérison de plusieurs de ces lépreux n’aurait été une
bénédiction ni pour eux ni pour d’autres. En attirant à lui les lépreux
il eût semblé donner raison à ceux qui l’accusaient de rompre les
barrières établies par la loi rituelle. Et ceci aurait entravé la pré-
dication de l’Evangile. Les événements donnèrent raison à Jésus.
Des quantités de gens avaient assisté à la guérison du lépreux ; on
attendait avec impatience la décision des prêtres. Quand cet homme
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retourna auprès de ses amis, il y eut une grande effervescence. Mal-
gré l’appel de Jésus à la prudence, l’homme ne chercha pas à cacher
le fait de sa guérison. Il est vrai qu’il était difficile de le cacher,
mais le lépreux le publia tout à l’entour. S’imaginant que seule la
modestie de Jésus avait motivé la défense, il s’en alla proclamer la
puissance du grand Guérisseur. Il ne comprenait pas que de telles
manifestations n’avaient d’autre effet que de précipiter la décision
des prêtres et des anciens de mettre à mort Jésus. L’homme qui avait
été l’objet d’une guérison appréciait comme un immense bienfait le
retour à la santé. Heureux d’avoir retrouvé sa vigueur, et d’avoir été
rendu à sa famille et à la société, il ne pouvait s’empêcher de donner
gloire au Médecin qui l’avait guéri. Par là il contribua à restreindre
l’œuvre du Sauveur. Cela attira de telles multitudes que Jésus dut
interrompre ses travaux.