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Jésus-Christ
une béatitude trop grande pour être exprimée. Une céleste lumière
éclaire ses traits et la crainte saisit ceux qui contemplent la scène.
Les rabbins avaient attendu impatiemment pour voir quelle serait
l’attitude du Christ. Ils se rappelaient comment ce malade leur avait
demandé du secours et comment ils lui avaient refusé toute espé-
rance et toute sympathie. Ils l’avaient même déclaré frappé de la
malédiction de Dieu à cause de ses péchés. La vue du malade leur
rappela ces choses, et remarquant l’intérêt manifesté par toutes les
personnes présentes, ils furent effrayés en pensant qu’ils allaient
perdre l’influence qu’ils exerçaient sur le peuple.
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Sans échanger un mot, ces dignitaires lurent dans les visages
des uns et des autres la même pensée : il fallait faire quelque chose
pour réfréner cet enthousiasme. Jésus avait déclaré que les péchés du
paralytique étaient pardonnés. Les pharisiens s’emparèrent de ces
paroles comme d’un blasphème et pensèrent à le présenter comme
un crime méritant la mort. Ils disaient dans leur cœur : “Il blasphème.
Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?”
Le regard sévère de Jésus fit reculer tous ces hommes. Il leur
dit : “Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs ?
Qu’est-ce qui est plus facile, de dire : Tes péchés te sont pardonnés,
ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le
Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés :
Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit et retourne chez toi.”
Alors celui qu’on avait amené à Jésus sur un lit se leva avec l’agilité
et la force de la jeunesse. Un sang vivifiant circulait dans ses veines ;
chaque organe de son corps avait soudain repris son activité. Un
teint florissant succédait à une pâleur mortelle. “Et, à l’instant, il se
leva en leur présence, prit le lit sur lequel il était couché et s’en alla
dans sa maison en glorifiant Dieu. Tous étaient dans l’étonnement
et glorifiaient Dieu ; remplis de crainte, ils disaient : Nous avons vu
aujourd’hui des choses étranges.”
O merveilleux amour du Christ, qui s’abaisse jusqu’à guérir le
coupable et l’affligé ! Divinité qui s’attendrit sur les maux d’une hu-
manité souffrante et les allège ! O puissance étonnante déployée en
faveur des enfants des hommes ! Qui pourra encore douter du mes-
sage du salut ? Qui voudra méconnaître les grâces d’un Rédempteur
compatissant ?