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Lévi-Matthieu
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La fête avait lieu en l’honneur de Jésus, qui accepta volontiers
l’invitation, tout en sachant que le parti pharisien en serait scanda-
lisé et que cela le compromettrait aux yeux de plusieurs. De telles
considérations n’étaient pas faites pour l’arrêter. Il ne comptait pour
rien l’opinion que l’on pouvait avoir à son sujet. Ce qui touchait son
cœur c’était une âme assoiffée de l’eau de la vie.
Jésus fut donc un hôte honoré à la table du péager ; par sa sympa-
thie et sa courtoisie il montra le respect qu’il avait pour la personne
humaine ; aussi désirait-on se montrer digne de sa confiance. Ses
paroles tombaient sur des cœurs assoiffés comme une puissance
bienfaisante et vivifiante. De nouveaux désirs étaient éveillés ; des
perspectives de vie nouvelle s’ouvraient devant ces parias, rejetés
par la société.
Dans des occasions semblables, beaucoup de personnes furent
impressionnées par l’enseignement du Sauveur, mais ne le recon-
nurent qu’après son ascension. Quand le Saint-Esprit fut répandu,
il y avait, parmi les trois mille âmes converties en un jour, un bon
nombre de ceux qui avaient entendu la vérité pour la première fois
à la table des péagers, et quelques-uns devinrent des messagers de
l’Evangile. L’exemple donné par Jésus à cette fête ne fut jamais ou-
blié par Matthieu. Le péager méprisé devint l’un des évangélistes les
plus dévoués, qui dans l’exercice de son ministère marcha fidèlement
sur les traces de son Maître.
Apprenant que Jésus avait participé à la fête offerte par Matthieu,
les rabbins saisirent l’occasion pour l’accuser. Pour mieux arriver
à leurs fins, ils voulurent se servir des disciples. Ils espéraient les
éloigner de leur Maître en éveillant leurs préjugés. Leur tactique
consistait à accuser le Christ auprès de ses disciples, et à se plaindre
de ceux-ci au Christ, afin de le blesser de la façon la plus douloureuse.
Telle a été la méthode employée par Satan depuis le jour où son
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cœur s’est détaché du ciel ; quiconque sème la discorde et l’inimitié
est animé de son esprit.
“Pourquoi votre Maître mange-t-il avec les péagers et les pé-
cheurs ?” demandèrent les rabbins envieux.
Sans attendre la réponse de ses disciples, Jésus repoussa lui-
même l’accusation en ces termes : “Ce ne sont pas les bien-portants
qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez apprendre ce
que signifie : Je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je ne