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Jésus-Christ
suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.” Les pharisiens
se flattaient de jouir d’une parfaite santé spirituelle et de n’avoir
par conséquent nul besoin de médecin, tandis que les péagers et les
Gentils étaient selon eux voués à la perdition en raison des maladies
de leurs âmes. Son rôle de médecin ne lui commandait-il pas de
venir en aide à ces gens-là ?
Les pharisiens, qui avaient une si haute opinion d’eux-mêmes,
se trouvaient en réalité dans une condition pire que celle des objets
de leur mépris. Les péagers étaient moins fanatiques, moins remplis
d’eux-mêmes, et plus ouverts à l’influence de la vérité. Jésus dit aux
rabbins : “Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde
et non le sacrifice.” Autant dire que tout en professant d’exposer la
Parole de Dieu ils en ignoraient complètement l’esprit.
Réduits au silence pour le moment, les pharisiens étaient d’au-
tant plus confirmés dans leur inimitié. Ils s’adressèrent ensuite aux
disciples de Jean, cherchant à les dresser contre le Sauveur. Ces
pharisiens ne s’étaient pas ralliés au Baptiste. Ils s’étaient moqués
de ses abstinences, de ses habitudes simples, de son vêtement gros-
sier, et l’avaient traité de fanatique. Parce qu’il avait dénoncé leur
hypocrisie, ils lui avaient résisté et avaient excité le peuple contre
lui. L’Esprit de Dieu avait agi sur les cœurs de ces moqueurs et les
avait convaincus de péché ; cependant ils avaient rejeté le conseil de
Dieu et avaient prétendu que Jean était possédé d’un démon.
Maintenant que Jésus se mêlait aux gens du peuple, mangeant
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et buvant à leurs tables, on l’accusait de gloutonnerie et d’ivrogne-
rie. Ceux qui reprochaient à Jésus ces vices en étaient eux-mêmes
affligés. Ainsi que Satan calomnie Dieu et lui attribue ses propres dé-
fauts, les messagers du Seigneur furent calomniés par ces méchants.
Les pharisiens ne voulaient pas admettre que Jésus mangeait avec
les péagers et les pécheurs pour apporter la lumière du ciel à ceux
qui croupissaient dans les ténèbres. Ils se refusaient à comprendre
que chaque parole tombant de la bouche du divin Maître était une
semence vivante destinée à germer et à fructifier à la gloire de Dieu.
Décidés plus que jamais à rejeter la lumière, alors qu’ils s’étaient
opposés à la mission du Baptiste, ils recherchaient maintenant l’ami-
tié de ses disciples dans l’espoir de s’en faire des instruments contre
Jésus. Ils accusaient Jésus d’anéantir les anciennes traditions et fai-