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Il en désigna douze
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ouvert, il supporta cet homme égaré avec une patience divine. Il lui
recommanda si bien les mobiles d’action les plus nobles, que Judas
n’aurait aucune excuse en rejetant la lumière du ciel.
Au lieu de marcher dans la lumière, Judas préféra garder ses
défauts. Il caressa de mauvais désirs de vengeance, des pensées
sombres et malveillantes : Satan finit par le dominer complètement.
Judas devint un représentant de l’ennemi du Christ. Au moment où
il fut associé à Jésus, Judas possédait d’excellentes qualités, grâce
auxquelles il eût pu être une source de bénédiction pour l’Eglise.
S’il s’était soumis volontiers au joug du Christ, il serait devenu l’un
des principaux parmi les apôtres ; mais chaque fois que ses défauts
furent signalés, il endurcit son cœur, et, dans un esprit d’orgueil et
de révolte, donna la préférence à ses ambitions égoïstes ; par là, il se
disqualifia pour l’œuvre que Dieu lui avait confiée.
Tous les disciples avaient de graves défauts lorsqu’ils furent ap-
pelés au service de Jésus. Jean lui-même, qui fut le plus étroitement
associé à celui qui est humble et débonnaire, n’était ni doux ni facile
par nature. Lui et son frère étaient appelés les “fils du tonnerre”.
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Tout manque d’égards pour le Maître, lorsqu’ils étaient avec lui,
provoquait leur indignation et leur attitude combative. Tempérament
colérique, vindicatif, porté à la médisance, orgueilleux, convoitant la
première place dans le royaume de Dieu, voilà ce qu’était le disciple
bien-aimé. Mais il put admirer, jour après jour, la tendresse et le
long support de Jésus, qui contrastaient si étrangement avec la vio-
lence de son caractère ; il écouta les leçons d’humilité et de patience
qui lui furent données. Ouvrant son cœur à l’influence divine, il ne
se contenta pas d’entendre les paroles du Sauveur, mais voulut les
mettre en pratique. Son moi fut caché en Christ ; il apprit à se placer
sous son joug et à porter son fardeau.
Jésus adressait aux disciples des reproches et des avertissements ;
néanmoins Jean et ses frères ne le quittèrent pas ; ils s’attachèrent à
lui en dépit de ses reproches. Le Sauveur, de son côté, ne se retira
pas loin d’eux à cause de leurs faiblesses et de leurs erreurs. Ils
continuèrent jusqu’à la fin à partager ses épreuves et à profiter des
leçons de sa vie. Par la contemplation du Christ leurs caractères
furent transformés.
Les apôtres étaient très différents les uns des autres par leurs ha-
bitudes et par leurs dispositions. Il y avait le péager, Lévi-Matthieu ;